Soutiens publics pour l'agriculture Largement devancée par les Usa, l’UE est rattrapée par le Brésil et la Chine
Nouvel indicateur des politiques agricoles : la croissance continue des budgets publics consacrés à l’agriculture et aux agriculteurs. Selon Momagri, en pourcentage de la valeur de la production agricole, les soutiens globaux à la production agricole (Sgpa)(1) du Brésil se rapprochent, depuis 2010, de ceux de l’Union Européenne (stables depuis 2005) et tout indique que la Chine va les atteindre dans quelques années (20 % en 2010).
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Les taux de soutiens publics agricoles révèlent la dynamique dans laquelle s’inscrivent les pays émergents pour soutenir leur agriculture et pour préserver, ainsi, leur souveraineté alimentaire. (© Terre-net Média) |
Supérieurs à 20 % de la valeur de la production agricole en 2010 (dernière année connue), les taux de soutiens publics agricoles (Sgpa) révèlent la dynamique dans laquelle s’inscrivent ces deux puissances économiques pour soutenir leur agriculture et pour préserver leur souveraineté alimentaire. Ils rattrapent le taux de subvention de l’Union Européenne (Sgpa de 24 %) mais ils soutiennent plus de deux fois moins leur agriculture que les Etats-Unis (Sgpa de 48 %).
Dans un communiqué rendu public, Momagri mentionne qu’au cours de la période 2005-2010, « les soutiens globaux à la production agricole (Sgpa) par habitant ont très fortement augmenté en Chine, au Brésil et aux Etats-Unis respectivement de + 130 %, + 60 % et + 40 %, alors que dans l’Union Européenne, ils se sont à peine maintenus à leur niveau de 2005 ».
Différents types de soutien
« Ces soutiens prennent différentes formes note le Mouvement :
- pour le Brésil, par des interventions directes sur les marchés, par des dispositifs de stockage et par des aides au développement des biocarburants (42 % du Sgpa brésilien) ;
- pour les Etats-Unis, par des aides contra-cycliques complétées par des mécanismes assurantiels et un large dispositif d’aide alimentaire interne. »
« Quant à la Chine, le gouvernement mène une politique interventionniste et de sécurisation de sa production agricole qui prend notamment la forme de prix minimum garantis (258 Usd/t pour le blé, 291 Usd/t pour le riz en 2010), d’aides directes au revenu, de programmes de protection sociale et d’allègements fiscaux … »
« A l’inverse, l’Union Européenne est la seule à faire des soutiens découplés de la production, assortis de critères de verdissement, le socle de sa politique agricole. »
« Le verdict est sans appel : la baisse des soutiens et leur inadaptation entraînent un décrochage de l’UE d’autant plus préoccupant qu’il serait aggravé par le projet de réforme de la Pac. »
« Si l’Union Européenne persiste avec cette réforme de la Pac, ce décrochage aboutira à des conséquences gravissimes pour l’agriculture et les industries agro-alimentaires. En France, principal producteur de l’UE, la désindustrialisation risque de frapper ce secteur qui est un des premiers employeurs et contributeur à la balance commerciale. »
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