L'actu d'Arvalis-infos.fr Ventiler les grains stockés par temps humide, c’est possible
En automne, la pluie et le brouillard sont fréquents. Bien souvent, la ventilation de refroidissement des grains est arrêtée, les opérateurs pensant que le climat humide va réhumidifier les grains. Cependant, il est préférable de profiter des températures basses pour poursuivre la ventilation de refroidissement, même en période d’hygrométrie élevée.
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Un équilibre naturel entre le grain et l'air
Le grain et l’air se mettent toujours en équilibre hygrométrique. Dans le cas du blé, cet équilibre est matérialisé sur la courbe d’humidité grain/air. Ainsi, du blé à 14 % de teneur en eau (humidité) et à 25°C est en équilibre avec de l’air à environ 74 % d’hygrométrie. Dans cet équilibre naturel, c’est toujours le composant majoritaire en poids qui impose son hygrométrie. Ainsi, une poignée de grains posée sur une table verra sa teneur en eau évoluer avec l’hygrométrie de l’air. A l’inverse, dans une cellule, c’est l’hygrométrie de l’air interstitiel du tas qui va s’équilibrer en fonction de la teneur en eau du grain.
Pour qu’il en soit autrement, il faudrait faire passer, pendant la ventilation, une masse d’air plus importante que la masse de grain contenue dans la cellule. Cela ne peut être le cas qu’en fin de palier de ventilation, mais avec un impact sur une couche de grains d’épaisseur très faible. En effet, les échanges thermiques sont trente fois supérieurs, donc plus rapides, que les échanges hydriques. Au maximum, ce sont quelques dizaines de centimètres de grains qui reprendront un peu d’humidité (0,5 point en moyenne pour du blé stocké à 15 %), ce qui ne remet, en aucun cas, en cause la qualité de la conservation.
Dans le cas d'une ventilation soufflante
A cela, il faut ajouter que de l’air extérieur à 90 % d’hygrométrie et à une température de 10°C, après son passage dans le ventilateur, est réchauffé proportionnellement à la pression nécessaire pour traverser le grain (cas d’une ventilation soufflante). Pour un réchauffage de type fermier de 2°C, cet air est donc à l’entrée de la cellule à 12°C et son hygrométrie est ramenée à 80 %, ce qui le mettrait en équilibre avec du grain aux alentours de 16 % de teneur en eau. Pour un réchauffement de 4°C (valeur moyenne pour un organisme stockeur), l’hygrométrie est seulement de 70 %, ce qui reste une valeur d’équilibre avec du grain à 14,5 % de teneur en eau. Ce réchauffement n’existe pas dans le cas d’un système de ventilation aspirante, où l’air ambiant entre directement dans le grain sans modification de sa température et de son hygrométrie.
La possibilité de ventiler par temps humide n’est pas facile à admettre, mais c’est possible sans risque. Une fois admise, cette possibilité rallonge grandement les périodes propices à la ventilation de refroidissement, une opportunité intéressante car souvent, le parc de ventilateurs est sous dimensionné par rapport au nombre de cellules à refroidir.
A noter que chaque espèce possède sa propre courbe d’équilibre. Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter aux brochures éditées par Arvalis – Institut du végétal : "Stockage et conservation des grains à la ferme" et "Guide pratique de la ventilation des grains".
Deux systèmes de ventilation différents en fonction du silo
La plupart du temps, la ventilation de refroidissement est réalisée à l’aide d’un ventilateur placé en entrée de cellule, insufflant l’air par le bas (l’air usé s’évacue par le haut), on parle d’un système de ventilation soufflante. Pour ce faire, le ventilateur en fonctionnement propulse de l’air sous pression afin qu’il puisse traverser le grain. Cette mise sous pression engendre le réchauffement de l’air par le ventilateur (c’est le même phénomène qui se produit avec une pompe à vélo qui chauffe lorsque l’on gonfle un pneu).
Dans le cas de cellules de grande hauteur, la pression nécessaire pour traverser le grain est telle, que l’air peut se réchauffer de plus de 10°C, ce qui devient problématique pour refroidir le grain. Afin d’éviter ce problème, on utilise la ventilation aspirante. Le ventilateur est installé non plus en entrée de cellule mais en sortie. Il créé alors une dépression ; l’air ambiant entre alors directement dans la cellule par le toit puis traverse le grain de haut en bas avant d’entrer dans le ventilateur (l’air usé est évacué à l’extérieur par le ventilateur).
Chacun de ces deux systèmes présente des avantages et des inconvénients qu’il convient d’évaluer avant d’équiper un silo.
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