Elections Chambres d'agriculture 2013 Toutes les réponses de François Thabuis (JA) à vos questions

Question de "pv 53 ": M. Thabuis confirme-t-il sa position sur ND DES LANDES?? Dans leur course aux chambres d'agriculture, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont bien retenu dans leur programme commun le thème de la protection du foncier agricole comme une urgence. Seulement, le mouvement de protestation à Notre-Dame-des-Landes, porté notamment par les agriculteurs du syndicat de la Confédération paysanne, n'est pas le leur. « Ca fait douze ans de procédure. Tout a été fait. Il ne s'agit pas d'être plus légaliste que la moyenne, mais il s'agit simplement de prendre acte de décisions sur lesquelles tous les recours ont été posés », a déclaré le 27 novembre, Xavier Beulin, lors de la conférence de presse de lancement de la campagne pour les chambres d'agriculture : « Quand j'entends aujourd'hui un certain nombre d'interlocuteurs vouloir faire de Notre-Dame-des-Landes un nouveau Larzac, tout est dit ». Les JA estiment aussi que le combat appartient au passé et n'a plus de sens, selon leur président François Thabuis merciiiiii!

François Thabuis: Notre position est que le foncier agricole est à préserver. C'est la position des deux syndicats Fnsea-JA. En cela, la mobilisation à Notre-Dame-des-Landes interpelle car c'est la société qui se saisit de cet enjeu. Simplement, sur le terrain, on estime avoir fait, le travail qui est le nôtre, d'accompagnement des 32 agriculteurs concernés. Il n'y a pas que NDDL, il y a aussi des lignes à grande vitesse, des projets de stades de foot, un tas de projets d'emprise foncière injustifiés qui remettent en cause l'agriculture et la préservation du foncier. Un tas d'agriculteurs, partout en France, méritent aussi d'être soutenus car concernés par des projets d'urbanisation. On ne veut pas instrumentaliser le cas particulier de Notre-Dame-des-Landes.

Question de "AUPY Laurent ": Quelle est votre position sur les OGM ? La liberté sur la diffusion et la multiplication des semences paysannes ?

François Thabuis: Nous, JA, ne sommes pas forcément des experts sur cette question. Cela dit, sur les Ogm, il faut un véritable débat et laisser une recherche publique se faire pour pouvoir discerner à la fois les opportunités et les menaces. Les semences fermières font partie de pratiques agricoles qui doivent être reconnues. Mais en même temps, il faut favoriser le progrès génétique, via notamment une contribution sur la collecte et une liste plus large de variétés pour abonder cette recherche.

Question de "Galère " : Pour être clair juridiquement le PAX FD/JA actuel est formé par vos DEUX syndicats (en tout cas ,vous le proclamez !) allez vous faire vraiment le mariage pour tous ,c'est à dire de vous deux et de compter un seul et même syndicat ,ce qui serait plus courageux que de continuer à être un pied quand ça grince entre vous et les deux quand vous êtes d'accord au moins sur la façade!! Merci de votre réponse ..

François Thabuis : Pas de mariage en vue. Notre choix pour ces élections, c'est justement un Pacs. Et c'est ça notre force et la solidité de notre couple. Pourquoi JA choisit un partenariat ? Parce que ce n'est pas qu'une élection de jeunes, mais qui concerne tous les agriculteurs. Et que la meilleure façon de représenter la jeunesse, c'est d'être un syndicat de jeunes indépendant, et non une section de jeunes dans un syndicat aîné. Fnsea-JA est la seule liste qui donne des arguments pour les jeunes. Face aux enjeux, l'agriculture doit être réunie. Pour ce faire, il faut être en capacité de se fédérer autour de projets départementaux et d'objectifs communs.

Question defab44 ": Comment pouvez vous défendre l'installation sans défendre une juste rémunération du travail via les coûts de productions ?

François Thabuis : Le combat de toujours des JA, c'est de pouvoir vivre du prix des produits, d'où notre implication dans les filières avec la spécificité "Jeune". Nous avons toujours défendu des installations viables, vivables et transmissibles. C'est ce qu'on propose avec le Plan de professionalisation personnalisé (PPP) pour que chaque candidat construise son projet pour en sortir la valeur ajoutée nécessaire à la juste rémunération de son travail.

François Thabuis: En 1995, lors de la Charte à l'installation, nous étions à une installation pour quatre départs. Aujourd'hui, on est à une installation pour deux départs. C'est la première chose. Certes, on ne peut pas se satisfaire du nombre d'agriculteurs qui continue de diminuer. Mais quand on regarde nos voisins européens, nous renouvelons mieux les générations en agriculture. Lors de la signature de la Charte en 1995, il y a avait 15 % de Hors cadre familiaux (Hcf). Nous en sommes à 30 % aujourd'hui. La preuve, moi-même, Président de JA, suis le premier président Hcf. C'est le fruit d'une véritable politique d'accompagnement des porteurs de projet, qui bien sûr, peut encore être améliorée au regard de la diversité des projets.

Question de "sylvain 57 " : Bonjour Xavier Beulin a déclaré l'année dernière lors d'une interview pour la revue de la grande distrubution LSA : " Il faut appeller un chat, un chat, il faudra produire plus pour moins cher " Cette phrase enflamme les forums de Terre-net et met mal à l'aise les adhérents de la fdsea et surtout les JA . Cautionnez vous cette phrase ?

François Thabuis: L'une des priorités de la mandature de JA est d'aller chercher collectivement de la valeur ajoutée sur la distribution de nos produits agricoles. Le rapport Chalmain dit que sur 1 euro de dépenses alimentaires, seulement 7 centimes reviennent à la production et 11 à la transformation. L'enjeu est de trouver un rapport gagnant-gagnant entre producteurs et consommateurs. JA est persuadé que le défi de notre génération est de répondre à cet enjeu parce que si les distributeurs ne sont pas prêts à partager davantage cette valeur ajoutée, nous irons la chercher en créant une nouvelle forme de distribution appartenant aux agriculteurs.

Question de "mathieu ":  je suis president ja86 et aussi sur la liste ja/fd. j'aurais aimé savoir concrètement quelles sont les pistes pour relancer l'installation qui est primordiale à mon avis, comment endiguer la convergence du foncier ACCAPARÉ de plus en plus par les mêmes structures au détriment de jeunes qui souhaitent s'installer et savoir si demain on souhaite une agriculture de professionnels dans la multiplicité des productions ou si on laisse faire pour demain avoir une agriculture de société avec des associés non exploitant faisant faire le travail par des ETA ou encore comme dans mon secteur une agriculture de société avec des agriculteurs créant des sociétés avec les cédant en ayant des parts ce qui leur permet d'exploiter sans demander d'autorisation d'exploiter et de multiplier le schema indéfiniment. j'ai été long mais il me semble important de savoir quelle agriculture nous voulons défendre pour demain ! Merci

François Thabuis: L'ensemble du réseau JA travaille à chaque échelon à favoriser un contexte plus favorable à l'installation ; sur l'accompagnement financier en travaillant notamment sur l'accès au crédit ; sur le foncier en demandant la suppression de la demi-Smi, pour favoriser des installations sans recourir à des agrandissements. Ja interpelle systématiquement les parlementaires pour maintenir un schéma des structures qui continue de favoriser l'installation, et travaille, au niveau national, aux conditions favorables pour que les proches retraités préparent leur transmission et, au niveau local, accompagner les cédants. Le métier d'agriculteur est un métier d'avenir. Il doit être un choix professionnel et l'accompagnement doit amener à la réussite (80 % des porteurs de projets qui passent par le dispositif Europe-Etat sont toujours en activité 10 ans après). Il y a aujourd'hui une diversité de projets qui méritent d'être accompagnés. On tient à ce qu'on garde une agriculture "de type familiale" où les gens qui travaillent sont les chefs d'exploitation. Dans ce cadre là, nous nous engageons pleinement, avec l'Afdi, pour l'année 2014, année internationale de l'agriculture familiale, seul modèle à être en capacité de relever l'enjeu alimentaire partout dans le monde.

Question de "titeuf ": pourquoi avez-vous refusé de faire la grève du lait ? c'était surement la seule solution de faire bloc ensemble

François Thabuis: Nous, nous avons estimé que le combat était juste, mais qu'à nos yeux, un prix ne se décrète pas, il se construit. Pour cela, notre façon de faire du syndicalisme est de permettre aux jeunes de s'impliquer et de construire leur filière. C'est ce que nous faisons au quotidien. La semaine dernière, j'étais à la session JA caprine, où les jeunes ont fait de nombreuses propositions pour que ce soit une filière d'avenir.

Question de  "AUPY Laurent ": Pouvez-vous nous indiquer si vous prévoyez de mettre en place face aux crises agricoles majeures, un service public GRATUIT de base, de conseil, soutien et suivi dans les chambres d'agricultures, là où tous les services aux agriculteurs sont devenus PAYANTS ?

François Thabuis: Dans la Chambre d'agriculture de Savoie, là où je suis candidat, nous avons mis en place sur la dernière mandature, une cellule dénommée "regain" pour que l'ensemble des acteurs des réseaux repèrent les agriculteurs en difficulté pour les accompagner gratuitement. Une telle mise en place est possible. Pour JA, il y a urgence à être aux côtés de tous les agriculteurs, pour aider ceux qui passent un cap difficile, parce que nous avons confiance en l'avenir pour tous.

Question de  "AUPY Laurent ":  Que comptez-vous proposer pour la fin des pesticides et la main-mise de l'agro industrie pétrochimique sur l'agriculture française ?

François Thabuis: Nous nous sommes beaucoup impliqués dans Ecophyto, car c'est aussi un enjeu économique pour nos exploitations. Pour moi, les agriculteurs d'aujourd'hui sont bien formés à utiliser ces matières. Nos groupes de travail s'engagent à proposer les évolutions globales et cohérentes des systèmes d'exploitation et pertinentes tant sur le plan économique que sur le plan environnemental.

Question de "leval56 ": Bonjour, Le nombre d'exploitations ne cesse de décroître, pourtant de trop nombreux emplois se situent autour de l'agriculture (coops, chambre d'agriculture, centre compta, environnement, etc..), ces emplois sont payés par les agriculteurs (directement ou par la PAC) tout en leur imposant un cadre restrictif de plus en plus insupportable (décidé par le syndicat majoritaire, syndicat des agriculteurs ou de l'agroalimentaire ?). Ma question est simple, à quand les emplois sur les exploitations (là ou ils sont indispensables) ? A quand des revenus en rapport avec notre travail ? (qui puissent nous permettre d'embaucher et d'avoir une vie "normale") A quand la reprise du pouvoir par les agriculteurs de NOS organisations agricoles ? Bien à vous.

François Thabuis: Une installation, ce sont 7 emplois induits. L'installation en soit, c'est une façon de relocaliser l'emploi durablement. JA a choisi, pour thème de son rapport d'orientation 2012, le thème de la coopération. Car si nous sommes persuadés que le collectif est le levier d'avenir, il faut permettre aux jeunes de s'approprier ces outils dans le prolongement de leur exploitation. Et proposer les évolutions nécessaires à leur gouvernance. Ces élections, face aux nouveaux défis de l'agriculture, traduisent l'implication des agriculteurs, hommes et femmes, au quotidien pour leurs filières et leurs territoires. Les chambres d'agriculture sont la voix et l'oreille des agriculteurs dans les territoires. Ces élections appellent à un vote responsable pour les années à venir. Notre liste rassemble toutes les agricultures, c'est la meilleur façon de donner un avenir à tous. Notre projet n'est pas d'opposer les uns aux autres, mais de donner un avenir à chacun.

Question de "Rémi Foleszynski ": On a pu voir, au cours des dernières semaines, que la renégociation de la PAC s'avère plus compliquée que prévu. Les mesures en faveur de l'installation des jeunes agricultures risquent donc d'être affaiblies. Face à ce constat, une question en deux temps: - les Jeunes Agriculteurs pensent-ils qu'une réforme dans l'éducation agricole doit être menée pour encourager l'installation? Si oui, sous quelle forme? - Comment contrer le risque de "déserts agricoles" (même principe que les déserts médicaux) boudés par les nouvelles générations?

François Thabuis: Nous souhaitons un budget européen fort pour une Pac maintenue. Sinon ce seraient les mesures nouvelles qui ont du sens qui risquent de disparaître du projet de réforme. Nous tenons à ce que la proposition du commissaire du "top up"JA avec la majoration des aides directes (2 % des aides directes) soit une proposition phare qui donne du sens à cette réforme. La Pac doit répondre à son niveau à l'équilibre des territoires. La diversité des installations contribue à rendre les campagnes dynamiques (commerces, écoles...) C'est pour cela que Jeunes Agriculteurs n'a de cesse de le métier avec la plateforme "Demain je serai paysan" ou l'intervention dans des collèges et lycées pour montrer que le métier d'agriculteur est moderne et passionnant.

 Question de oollii : Quelles ont été vos actions passées et vos projets en faveur des paysans installés hors cadre familial ? Quelle politique comptez-vous mener pour l'installation de paysans issus du hors cadre familial? Merci de votre réponse.

François Thabuis: Je me suis moi-même installé hors-cadre familial, grâce à la politique d'installation. JA a depuis longtemps pris conscience que ce public, qui représente un tiers des nouveaux installés aujourd'hui, a des besoisn spécifiques. Aujourd'hui, dans le cadre des assises de l'installation, nous défendons la personnalisation de l'accompagnement et des financements pour mieux prendre en compte la diversité des besoins, dont ceux des candidats hors-cadres qui ont particulièrement besoin de garanties financières.

Question de lucide40 : "les aides pac sont pour les agriculteurs indispensables a leur revenu.Or 20% des plus gros paysans s'accaparent 60% des aides.Ds mon département les plus gros beneficiaires perçoivent jusqu'a 280000e alors qu'ils réalisent des résultats exceptionnels grace nottament au prix du maïs et cette rente leur permet de s'accaparer le foncier au détriment de l'installation...
Pensez vous que cette situation est tenable vis a vis du contribuable et vis a vis des petits et moyens paysans qui se partagent les miettes?"

François Thabuis: La plus grande partie des aides aujourd'hui est distribuée par hectares, avec des montants qui sont liés à l'historique de production. Ceux qui en bénéficient le plus ne sont pas nécessairement les plus riches, mais les exploitations qui ont les plus grandes surfaces et qui ont dans leur historique des productions qui bénéficiaient autrefois de prix soutenus élevés, avec des rendements de référence hauts. Nous pensons qu'il faut abandonner cet historique et trouver des moyens pour que les soutiens prennent en compte les actifs exploitants. Et n'oublions pas que certaines productions sont rentables sans aides, et tant mieux !

 Question de AUPY Laurent : L'agriculture tend depuis quelques décennie à évoluer vers des structures de plus en plus importantes en surfaces, en capital.... que souhaitez-vous faire pour valoriser et rééquilibrer les aides à destinations des fermes à dimensions plus modestes, et à taille humaine ?

François Thabuis: Effectivement des structures trop importantes peuvent devenir intransmissibles à un jeune. Les aides sont un levier mais ce n'est pas le seul. Nous sommes convaincus que la PAC doit encourager la création de valeur ajoutée, qui permet le maintien d'actifs. C'est aussi l'affaire des filières et de notre capacité à nous organiser pour créer mais aussi capter et garder cette valeur ajoutée.

 Question de Vine : Que pensez vous mettre en place pour permettre le financement de l'installation des jeunes agriculteurs, dans le cadre du renouvellement des générations? Sachant que le prix moyen d'une exploitation transmissible économiquement est entre 300 000 € et 500 000 €, et que les banques demande entre 10 et 20 % d'autofinancement!

François Thabuis: Une des pistes serait d'ajouter dans la boite à outils, en plus de la DJA et des prêts bonifiés, des mécanismes de cautionnement, qui permettraient aux porteurs de projet de sécuriser leurs emprunts auprès des banques.

 Question de empereur de sealand : "La FNPlégumes a dénoncé l'accord de libre échange avec le maroc car il fragilise les producteurs français de fruits et légumes .

Xavier Beulin avait pourtant activement milité pour cet accord.
Quelle est la position des JA à ce sujet ?

Dans le meme temps, Sofiprotéol a pris le controle des huiles du maghreb .
N'y a-t-il pas conflit d'intéret entre la présidence de la FNSEA et celle de Sofiprotéol ? "

François Thabuis: JA s'est opposé à cet accord et le déplore. Le Parlement Européen l'a approuvé de justesse. La FNSEA à ma connaissance n'avait pas pris de position. Mais il ne faut pas tout confondre. Sofiproteol est un organisme interporfessionnel qui investit dans les débouchés agricoles. C'est une bonne chose qu'il reste piloté par la profession.

 Question de Yohan Bommet : Soutenez vous autant le projet d'une personne qui est non issus du milieu agricole que celui qui y ai ?

François Thabuis: oui.

 jean Fran : "Bonjour, selon vous le scrutin actuel (la liste majoritaire obtient la moitié des sieges) est il logique ? et réellement représentatif des agriculteurs? "

François Thabuis: Le scrutin donne un avantage indéniable à la liste qui arrive en tête. C'est une façon de garantir une gouvernance efficace des chambres. La proportionnelle totale est d'ailleurs très rarement appliquée que ce soit pour des élections professionnelles ou politiques car elle crée le risque d'une fragilité de l'institution. La représentativité reste évaluée en fonction du score de chacun.