Rouille jaune du blé En deux campagnes, une nouvelle race a remplacé l'existante
Année atypique sur le front des maladies avec la présence de rouille jaune généralisée à toutes les espèces céréalières et dans de nombreuses régions. Une nouvelle race, la Warrior, s'est quasi totalement substituée aux populations préexistantes.
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L’arrivée d’une nouvelle race de rouille jaune ne semble pas bouleverser le comportement des variétés de blé même si le niveau de résistance de quelques-unes a évolué significativement.. (© Terre-net Média) |
La rouille jaune a été observée au cours de la dernière campagne de manière inhabituelle sur beaucoup d’espèces - en blé tendre, sur Fairplay dans le nord et sur Laurier dans toute la France, en triticale, sur Tarzan et Andiamo, mais aussi, fait plus rare, sur blé dur et sur orge d’hiver - et dans toutes les régions. Sa présence précoce à l’automne a surpris. Les températures douces y sont probablement pour quelque chose. Autre aspect remarquable, la présence généralisée de la nouvelle race de rouille jaune, la Warrior, identifiée en 2011. Apparue simultanément en Espagne, en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Scandinavie, elle se distingue par sa vitesse de propagation et ses exigences thermiques a priori différentes. Elle se développe dans les zones méridionales, quand les rouilles préfèrent généralement le temps couvert et la pluie.
Substitution totale
« Très virulente et très nuisible, elle n’inquiète pas plus que ça si ce n’est du fait de sa vitesse d’apparition et de sa présence sur toutes les espèces céréalières », explique Jean-Yves Maufras, d'Arvalis-Institut du végétal. Elle est arrivée massivement sur les blés français en 2011. Cette année, elle domine largement en représentant 95 % de la population de rouille française. « On peut véritablement parler d’invasion, la substitution est totale, les populations préexistantes ont pratiquement disparu. » Il s’agit vraisemblablement d’une race exotique dont les différences de comportement avec les rouilles connues imposent une surveillance serrée.
La résistance variétale toujours d'actualité
La résistance variétale reste le moyen de lutte le plus économique et le plus efficace pour lutter contre la rouille jaune du blé tendre. « Warrior est capable d’attaquer un grand nombre de variétés mais la majorité des variétés garde un bon niveau de résistance partielle. » Trapez et Altigo y semblent un peu moins sensibles de même qu’Allez-y malgré sa note de 8. Scenario est indemne. Alixan, Hysun, Trapez, Altigo, Ephoros, et surtout Laurier et Fairplay se sont montrés très sensibles.
Efficacité très élevée des solutions chimiques à condition de traiter à temps
La rouille jaune est facile à contrôler à condition d’opérer au bon moment. Mieux vaut traiter dès les premiers foyers sans attendre le stade d’intervention idéal contre la septoriose. « Les niveaux d’efficacité observés dans les essais sont très élevés pour la plupart des produits, malgré la très forte pression maladie. L’augmentation de rendement, résultant d’une seule application fongicide, dépasse 50 q/ha. »
Opus New à pleine dose obtient en tendance la meilleure efficacité. Bell Star montre, à coût égal, une efficacité équivalente mais une meilleure réponse rendement (+ 8,5 q/ha par rapport à Opus New). Cherokee donne des résultats d’un bon niveau. Les résultats acquis avec les Sdhi lorsqu’ils sont associés sont généralement bons. « Aviator Xpro a donné en 2012 des résultats sensiblement en retrait. A l’inverse l’izopyrazam a fait bonne impression dans les mêmes conditions, y compris à demi dose. »
Le seuil d’intervention est fonction du stade de la culture. Au stade épi 1 cm, il s’agit de traiter uniquement en présence de foyer actif de rouille jaune (pustules pulvérulentes). Au stade 1 nœud, traiter dès la présence des premières pustules dans la parcelle.
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