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Congrès de l’Opg Les céréaliers de la CR demandent le doublement de l’irrigation en 10 ans

Lors de son 11e congrès, l’Organisation des producteurs de grains s’est focalisée sur l’usage de l’eau, en dénonçant « l’imposture hydrologique » entretenue par les pouvoirs publics. Le syndicat demande de doubler progressivement les prélèvements d’eau pour l’irrigation agricole, de passer ainsi de 5 à 10 Mds de m3, afin de « sécuriser l’approvisionnement alimentaire de l’Europe ».

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« Les agriculteurs irrigants consomment près de 5 Mds de m3 d’eau par an, dont seulement 1,55 Md de m3 prélevés dans les nappes souterraines.» (© Terre-net Média)
A Mormont-sur-Vernisson, au sud de Montargis, dans le Loiret, l’Opg, la branche céréalière de la Coordination rurale, s’est réunie jeudi 10 janvier 2013 sur fond de fronde "anti-écolo" en matière d’usage de l’eau. L’essentiel de l’après-midi était consacré à l’irrigation et à la ressource en eau.

Nicolas Jaquet, le président de l’Opg, avait trouvé l’interlocuteur idéal pour fournir aux céréaliers irrigants de la CR les arguments chiffrés pour dénoncer « l’imposture hydrologique » entretenue par les pouvoirs publics français, en la personne d’Henri Boron, spécialiste de l’eau et co-auteur de l’ouvrage "Pour en finir avec les histoires d’eau – l’imposture hydrologique".

L’eau, une ressource finalement abondante ?

« Les agriculteurs irrigants consomment près de 5 Mds de m3 d’eau par an, dont seulement 1,55 Md de m3 prélevés dans les nappes souterraines. Or, le volume d’eau de l’ensemble des nappes souterraines françaises est estimé à environ 2.000 Mds de m» explique Henri Boron.

Pour lui, la gestion « conjoncturelle » de l’eau, défendue par le lobby et le pouvoir politique écologiste, n’a aucun sens. Et l’expert de prendre l’exemple de la nappe de Beauce. « Au regard de l’évolution du niveau de la nappe de Beauce, aucun scientifique ne peut corréler la baisse périodique de la nappe par les événements climatiques que nous avons connus ces dernières années. Lors des sécheresses de 1976 et, plus récemment de 2003, la nappe était à son plus haut niveau. »

L’Opg veut que l’Etat ouvre les vannes !

Abreuvés de cet argumentaire, les céréaliers de la Coordination rurale entendent répondre à l’enjeu de sécuriser l’approvisionnement alimentaire de l’Europe. « Les céréales doivent être la locomotive de la production agricole française. On doit tirer toutes les productions vers le haut, en termes de productivité et de revenus pour les agriculteurs », a rappelé Nicolas Jaquet.

Mais pour cela, ils demandent, par la voix de leur président, « le doublement des possibilités de prélèvements d’eau d’ici une dizaine d’années ». « Si nous doublions l’irrigation, nous pourrions doubler la surface irriguée », a martelé le président de l’Opg.

Nicolas Jaquet s’est félicité ensuite de l’obtention, dans le Lot-et-Garonne, de l’autorisation par les pouvoirs publics, « de créer une centaine de retenues collinaires » depuis 2011, alors que dans son département, les Landes, « aucun projet ne peut voir le jour ».

Des revendications pour les élections Chambres

La passerelle était évidente pour évoquer le bilan des Chambres d’agriculture à quelques jours des élections, le Lot-et-Garonne étant l’un des deux départements géré par la CR depuis de nombreuses années.

Mais Henri Boron a mis en garde les producteurs : « il ne suffit pas d’obtenir la création de retenues collinaires. Encore faudra-t-il être autorisé à les remplir et à les utiliser ! »

Toujours en vue des élections Chambres d’agriculture 2013, le président de l’Opg a conclu ce 11e congrès par le rappel des nombreuses revendications de son syndicat : suppression du contrôle des structures, autorisation des ventes de céréales entre producteurs et éleveurs, réduction du champ d’intervention des Safer, utilisation libre et gratuite des semences de ferme, harmonisation des prix et des réglementations en matière de produits phytosanitaires…

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