Elections Chambres d’agriculture J-7 La Fnsea mobilise ses troupes contre l’arbitraire environnemental

Damien Greffin, président de la Frsea d'Ile-de-France. (© Frsea Ile-de-France)

La Fnsea achèvera sa campagne électorale pour les Chambres d’agriculture par une série de manifestations dans les départements (voir la carte interactive des manifestations). Elle appelle ses adhérents à se mobiliser pour dire « non aux monstres administratifs » et « non aux décisions politiques arbitraires ». En ligne de mire, l’application de la directive Nitrates, le moratoire sur le stockage de l’eau et les installations classées pour la protection de l’environnement.

« Revenons au bon sens paysan ! Entre démagogie et décroissance, les agriculteurs n’en peuvent plus ! », revendiquent, dans un communiqué du 14 janvier, les présidents de la Frsea et de JA Région Ile-de-France, Damien Greffin et Frédéric Lepesme qui ont été parmi les premiers à présenter leur plan d’action.

Appel à manifester le 16 janvier

« Le gouvernement s’apprête à entériner des mesures drastiques qui menacent la compétitivité des exploitations agricoles et risquent de condamner tout un pan de l’agriculture française ! Sous couvert de vouloir échapper à un contentieux avec Bruxelles, la réglementation environnementale s’emballe », déplorent les deux leaders agricoles franciliens.

Aussi, pour manifester leur mécontentement, les deux organisations donnent rendez-vous à leurs adhérents et à la presse mercredi 16 janvier, dans un lieu gardé secret jusqu’au dernier moment. Ils renouent ainsi avec les habitudes prises pour s’opposer au bilan de santé de la Pac durant l’automne 2009 sur les Champs-Elysées ou devant l’Elysée.

Pour rappel, fin octobre 2011, la Commission européenne avait enjoint la France et la Grèce « d'adopter des mesures plus fermes pour lutter contre la pollution de l’eau par les nitrates ». Selon l’instance européenne, la directive Nitrates n'était « toujours pas mis en œuvre intégralement dans ces deux Etats membres ».

Sans attendre la réception de l’ultimatum posé par l’instance européenne, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, alors ministres de l’Agriculture et de l’Ecologie, avaient réagi début novembre 2011 en détaillant, dans un long communiqué, la manière dont ils comptaient « durcir » la réglementation « Nitrates ». Depuis, le plan adopté - entré en application début 2012 - s’intensifie.

« Notre message est de produire plus et mieux »

Aujourd’hui, « les aberrations ne manquent pas avec un taux de couverture automnale des sols porté à 100 %, les captages "Grenelle" dont le zonage et les actions sont plus que contestables, soulignent la Frsea et JA Région Ile-de-France… sans parler du projet de baisse d’un tiers de nos soutiens Pac sans aucun filet de sécurité en cas de chute des cours ! ». Ou encore le taux de 4 % de Surface d’équivalent topologique (Set) qui impacte directement les agriculteurs d’Ile-de-France puisqu’en paysage découvert, elle revient quasiment à réduire de 4 % la surface cultivée de leur exploitation.

En fait, « nous vivons actuellement trois années culturales à la réglementation fluctuante » qui remettent sans cesse en cause les efforts fournis et accroissent les coûts de production. Et « nous dénonçons un manque de lisibilité et une absence d’évaluation des mesures que nous impose sans cesse le gouvernement», expliquent les deux syndicats franciliens.

Et aujourd’hui, les agriculteurs franciliens s’en prennent à l’actuel ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui « sous couvert de vouloir nous apprendre à produire autrement », « nous emmène vers une baisse de la production, alors que notre message est de produire plus et mieux ! »