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Néonicotinoïdes Point par point, Syngenta réfute les raisons avancées pour leur suspension

Syngenta, directement concernée par le projet de suspension des néonicotinoïdes, se dit convaincue qu’un retour à une situation saine du rucher français est possible sans sanctionner l'agriculture par des retraits ou des restrictions de technologies innovantes comme les néonicotinoïdes pour des motifs qu'elle considère purement politiques. La firme met en avant ses engagements dans la préservation des ruchers et la lutte contre le dépérissement des abeilles. Communiqué.

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Syngenta œuvre en faveur de l’amélioration de la santé des abeilles au travers de plusieurs programmes de recherche et développement. Ses engagements sont visibles sur le site : www.engagement-abeille.com (© Terre-net Média)
La France importe 50 % de ses besoins en miel et les mortalités de colonies connaissent un niveau anormal de 20 à 30 %. Les spécialistes reconnaissent que ces mortalités concernent toutes les zones de production, même celles situées en zone non agricoles, en montagne par exemple. Au sein d’une même région, les niveaux de mortalités sont très différents d’un apiculteur à l’autre. L’agriculture compétitive ne peut donc pas être tenue pour seule responsable de cette situation.

Il convient de s’attaquer aux véritables causes de la mortalité des abeilles à savoir le varroa (parasite), les maladies et les virus. Pour cela, il est urgent de mettre en œuvre une prophylaxie efficace comme pour les autres élevages. Le frelon asiatique, le manque de nourriture de qualité, notamment en période creuse (fin de printemps et début d’été) et la perte d’habitats favorables aux abeilles sauvages sont également des causes importantes de mortalité des abeilles.

Le thiaméthoxam (Tmx) est-il responsable de la baisse de production de miel en France ?

Non, car sinon comment expliquer que la production de miel ait été de 20.000 tonnes en 2011, année où le thiaméthoxam a été utilisé sur près de 2 millions d’hectares alors qu’en 2007, sans aucun traitement de semences néonicotinoïdes (Nni) en colza, maïs et tournesol, cette même production de miel n’était que de 16.000 tonnes ? Cette production a même baissé d’un tiers entre 2004 et 2008, période de suspension de tous les néonicotinoïdes en maïs, tournesol et colza.

Qu’attend le ministre de l’Agriculture pour rendre public le plan de suivi officiel réalisé lors de l’utilisation du thiaméthoxam sur maïs entre 2008 et 2011 et dont la conclusion figure dans l’avis de l’Anses du 30 novembre 2011 : « Les résultats de ce plan de suivi ne mettent pas en évidence d’effets attribuables à la mise en place de cultures de maïs issues de semences traitées avec la préparation Cruiser ou Cruiser 350 sur les colonies d’abeilles. Les semences de maïs traitées avec cette préparation n’ont donc pas d’effets non intentionnels significatifs sur l’abeille domestique dans les conditions réelles d’utilisation au champ lorsque les recommandations d’emploi recommandées sont respectées. »

Qui peut donc croire qu’un nouveau moratoire sur les néonicotinoïdes apportera une solution aux producteurs de miel ?

Pourquoi n’écoute-t-on pas le témoignage des apiculteurs comme Jean Fedon, dans son livre "Devenir apiculteur professionnel" qui relate la prolifération des colonies d’abeilles et l’excellente récolte de miel de colza issu de semences protégées avec du thiaméthoxam dans la région Centre au printemps 2012 ? 

Une expérimentation à grande échelle en région Centre, où le Cruiser a été largement utilisé sur colza et maïs, a permis de démontrer que des mesures de prophylaxie permettent de ramener les mortalités à un niveau normal (< 10 %) et de retrouver une production de miel de plus de 50 kg par ruche même en zone d’agriculture intensive (vs 17,1 kg miel/ruche de moyenne en France y compris en ville). Qu’attend le ministre de l’Agriculture pour publier les travaux de la Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (Bnevp) qui ont été présentés à l’Assemblée générale des producteurs de miel (Spmf) le 30 janvier 2013 et qui démontrent le bien fondé des mesures prophylactiques ? Il convient également de lutter efficacement contre le varroa (parasite), la nosémose (maladie) et le manque de nourriture de qualité.

Syngenta promet de défendre vigoureusement le thiaméthoxam

« Nous ne voulons pas que notre produit soit associé au déclin des colonies d'abeilles », a déclaré John Atkins directeur des opérations de Syngenta lors d'un entretien en marge de la conférence annuelle de résultats de l'agrochimiste bâlois. Fin janvier, l'Union Européenne a envisagé une interdiction de deux ans de trois néonicotinoïdes présents dans des produits phytosanitaires. « Nous allons nous opposer vigoureusement à cette proposition au nom de la rigueur scientifique », a promis John Atkins, alors que la molécule contribue à moins de 0,5 % des ventes globales de la firme.

« Si l'Union européenne est prête à céder aux pressions politiques et à faire fi des données scientifiques, cela veut dire qu'à l'avenir n'importe quel groupe de pression pourra remettre en question des produits qui ont fait leurs preuves », a affirmé John Atkins. Il s'est dit prêt à continuer les tests dans les champs, bien que Syngenta ait déjà fourni d'amples données démontrant la sécurité du produit. « Et concentrons-nous sur la véritable cause de mortalité des abeilles. En Australie, où la maladie n'est pas présente, le produit est amplement utilisé sans qu'il y ait d'incidence sur la santé des colonies. » 

Source : Afp

 

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