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A Bruxelles Opération de la dernière chance de Martin Shultz pour convaincre les Vingt-sept

Les négociations budgétaires ont seulement commencé il y a trois heures mais pour le président du Parlement européen, Martin Shultz, « la messe est dite ». Sa dernière arme pour se faire entendre est la menace du rejet par les députés européens du budget s'il est réduit à peau de chagrin.

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Martin Schulz, président du Parlement européen avec à sa droite Enda Kenny, premier ministre irlandais qui assure la présidence de l'Union européenne. (© Terre-net Média)
Parallèlement aux négociations, le président du Parlement européen, Martin Schulz (Spd allemand) poursuit son lobbying auprès des chefs d’Etat et de gouvernement réunis au Conseil européen à Bruxelles ce 7 février 2013, en les mettant une nouvelle fois face à leurs responsabilités.

En prononçant son discours devant la presse, il n’a pas hésité à agiter à plusieurs reprises le chiffon rouge en déclarant que les députés européens n’approuveront pas un budget réduit à peau de chagrin. Et en votant à bulletin secret, il leur sera plus facile d’exprimer leur opposition sans être soumis à la pression de leur gouvernement !

Mais après tout, ce ne serait pas le pire des scénarios car le Parlement serait alors assuré que les crédits de 2013 seraient reconduits en l’état d’année en année, ce qui conduirait au final les pays de l’Union à abonder le budget de l’Union européenne à hauteur de 993,6 Mds d’€ (sans hors cadre), soit le niveau le plus élevé de ces dernières années.

L'absence d'accord budgétaire ne serait pas le pire scénario

Si Martin Schultz ne connaît pas à cette heure le contenu de la nouvelle proposition budgétaire d’Herman Van Rompuy pour 2014/2020 actuellement débattue, il est d’ores et déjà persuadé qu’elle ne répondra pas aux attentes de la très grande majorité des députés.

Ce soir, il n’était pas difficile de mesurer à la fois ses craintes sur les prochaines décisions qui seront prises dans les prochaines vingt-quatre heures et un certain découragement. Au Conseil européen, c’est un président du Parlement européen désabusé qui a de nouveau plaidé pour avoir les moyens de faire fonctionner l’Union européenne mais il craint de nouveau ne pas être entendu.

Selon lui, le prochain budget devra avant tout être cohérent avec des crédits de paiement à la hauteur des crédits d’engagement, sinon l’Union européenne cumulera de nouveaux déficits qui s’ajouteront à ceux des années précédentes faute de crédits (plusieurs dizaines de milliards d’€).

Le président du Parlement européen souhaite aussi que les chefs d’Etat s’entendent pour rendre le budget plus flexible entre les postes et d’une année à l’autre afin de pouvoir débloquer rapidement des fonds nécessaires pour répondre à des situations d’urgence. Enfin, le budget de 2014/2020 ne doit pas sacrifier l’avenir en ne s’engageant pas dans des projets d’infrastructures. « Avec la crise, le budget européen, est pour certains pays le seul disponible pour financer des investissements ».

Autrement dit un accord intergouvernemental sur un budget de 960 Mds d’€ par exemple – à 23h30 ce jeudi, ce serait actuellement la base de négociation intergouvernementale - traduira l’absence d’ambition de la politique pour les sept prochaines années.

L’Union européenne se contenterait en effet de remplir les missions qu’elle s’est assignée avec entre autres, un cadre budgétaire qui ne sera pas très éloigné, pour l’Agriculture, des 361,5 Mds d’euros (aides du 1er et 2nd pilier) proposés en novembre 2012 par le président du Conseil européen. « Mais les propositions du président Van Rompuy seront, là encore, bien différentes des nôtres, au Parlement européen et du reste, de celles de la France ! ».

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