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Programmes fongicides Olivier Rayez : « Des stratégies uniformes visant la sécurité »

Olivier Rayez, technicien de Noriap, sur la zone sud d’Amiens, observe, alors que la morte saison s'achève, une reconduction des programmes fongicides classiques en trois passages visant d'abord la septoriose. Son discours retranscrit bien le souci d'assurer avant tout la récolte en quantité comme en qualité.

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La septoriose reste la première maladie visée par les programmes de lutte contre les maladies
des céréales en Picardie. (© Terre-net Média)
Qu’en est-il des signes de développement des maladies dans les champs dans votre secteur ?

Rien n’est encore visible, ni rouille, ni oïdium. J’ai beaucoup de sols de craie dans ma zone, plutôt favorables aux maladies, sauf la rouille et le piétin.

La période de morte saison s’achève. Quelles stratégies sont privilégiées pour la protection fongicide des céréales ?

La lutte vise d’abord la septoriose, et l’oïdium en cranette. Les programmes sont construits en trois passages, à 100-120 l/ha, aux trois quarts de la dose homologuée, avec comme principe de base l’alternance des matières actives entre triazole, chlorothalonil, Sdhi et antifusariose. Selon les conditions de l’année, la dose pourra être revue à la baisse. Mais partir sur cette base permet d’avoir les quantités suffisantes pour aborder sereinement la saison et éviter les mauvaises surprises de rupture de stock sur un produit. D’ailleurs, je ne fais que 10-12 % de réappro chaque année. De plus, une telle stratégie permet de viser juste par rapport aux stades sensibles de la culture. En deux passages, c’est plus délicat de bien se caler.

 


Olivier Rayez, technicien chez Noriap, observe
pour cette campagne une reconduction des
programmes fongicides en trois passages.
(© Terre-net Média)
Les Sdhi ont bien trouvé leur place dans les programmes avec une utilisation systématique en T2, malgré le surcoût. Avec un gain moyen observé chez nos adhérents de 8 q/ha, l’investissement supplémentaire de 15 €/ha par rapport à un programme sans Sdhi est bien valorisé.

 

Quand vont démarrer les interventions ?

Tous les traitements se font en préventif. Vers la mi-mars, la surveillance permet de repérer d’éventuels démarrages de rouille ou de piétin. Mais il s’agit surtout de suivre l’évolution du stade physiologique de la plante. Le premier passage est déclenché à l’apparition du premier nœud. Noriap met à disposition un outil d’aide à la décision pour s’assurer du bon moment pour traiter. Mais, il n’est pas utilisé en raison du coût du service. 

Et puis, en saison, nous sommes une quinzaine de techniciens référents à former un réseau interne d’observation du territoire. Toutes les semaines, nous rendons un avis sur l’état d’avancement des cultures, de développement des maladies, diffusé aux agriculteurs. En cas d’urgence, comme pour alerter de la présence d’un foyer de développement de rouille jaune, nous déployons les moyens nécessaires : sms, fax, mail, envoyés à nos adhérents acheteurs de phytos.

 

Voyez-vous une évolution par rapport aux dernières campagnes ?

Non, les agriculteurs reconduisent les mêmes programmes avec toujours le même objectif d’assurer la récolte tant au niveau de la quantité que de la qualité. Par contre, l’année prochaine, je m’attends à entendre parler des produits de biocontrôle. Toutes les firmes s’y mettent. De là à ce qu’ils soient utilisés, je ne suis pas sûr.

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