Lancement du mouvement « I field good » Nicolas Hulot se donne quatre mois pour changer quatre orientations de la Pac
Le leader écologiste veut associer les citoyens à la réforme de la Pac avec des aides plus justes, allouées pour créer des emplois de proximité et pour défendre des systèmes plus écologiques.
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Nicolas Hulot présente son mouvement "I field good" pour changer quatre orientations de la Pac. (© Terre-net Média) |
Le cadre financier pluriannuel pour l’Agriculture a été décidé le 8 février dernier à Bruxelles mais toujours pas la réforme de la Pac qui sera mise en œuvre de 2014 à 2020. Aussi, il est encore temps pour Nicolas Hulot et sa fondation de réorienter la Pac en associant les citoyens à sa réforme puisque ce sont eux qui la financent (100 €/an).
Le nouveau mouvement "I field good" vise justement à « rassembler le plus grand nombre de citoyens autour de la nécessité de changer quatre orientations de la Politique Agricole Commune ». Il a été présenté au public ce 20 février par la fondation Nicolas Hulot, quelques jours avant l’ouverture du Salon international de l’Agriculture, le 23 février prochain.
Nicolas Hulot se donne quatre mois pour rendre la politique agricole commune des sept prochaines années plus légitime et plus juste. Le vote les 12 et 13 mars par les députés européens des quatre rapports sur la Pac de la Commission Agriculture du Parlement de Strasbourg et les prochains conseils des ministres sont des opportunités pour faire pression afin de rendre la Pac plus juste avec des aides allouées en priorité à l’élevage et aux agriculteurs qui font des efforts en faveur de l’écologie. Aujourd’hui le mouvement déplore que les députés européens défendent, à travers leur vote, d’abord des intérêts nationaux.
S'orienter vers des systèmes respectueux de l'environnement
« Il faut des mesures incitatives et des aides recouplées pour s’orienter vers d’autres modèles de production plus écologiques et axés sur des modes de commercialisation en circuits courts ».
Outre la réorientation des aides vers les systèmes agricoles respectueux de l’environnement (agriculture biologique, agriculture durable, agro-écologie), "I field good" propose de changer trois autres orientations de la Pac en favorisant l’emploi agricole et l’installation avec un plafonnement strict et une majoration des premiers hectares mais aussi en supprimant « les subventions qui déstructurent les agricultures du sud ».
Dans ces quatre orientations déclinées en onze propositions, on retrouve les positions défendues par le groupe Pac 2013 et des syndicats agricoles comme la Confédération paysanne ou la Fnab (agriculture biologique) ou encore le Mrjc (jeunesses chrétiennes) au niveau national. A Bruxelles, elles sont portées par Arc 2020 (Convention agricole rurale), la plate-forme des européens qui rassemble 150 organisations de la société civile de 22 Etats membres de l’Union européenne.
Pétition et lobbying au programme
"I field good" poursuit aussi la dynamique fédérative lancée en septembre 2012 par la Confédération paysanne avec l'organisation des premières rencontres nationales des agricultures pour des territoires vivants à Laval. Le nouveau mouvement lance d'ores et déjà une pétition « Pour une agriculture et une alimentation d’avenir » qu’il est possible de signer en ligne sur www.ifieldgood.org. Il conduira également des opérations de lobbying auprès des députés européens les 12 et 13 mars prochains et auprès des ministres de l’Agriculture pour intégrer ses propositions à la réforme de la Pac.
Les quatre orientations d’"I field good" veulent, à leur niveau, apporter des solutions au problème du chômage. Mais le mouvement n’explique pas comment les entreprises agricoles et agroalimentaires, qui génèrent 11 milliards d’euros d’excédent commercial et qui emploient des centaines de milliers de salariés, pourront adopter le modèle d’agriculture promu.
L’urgence pousse à sauver l’emploi là où il est menacé même dans les régions agricoles ultra-spécialisées. Dans un entretien avec Marc Dufumier, professeur d’agroéconomie à AgroParisTech, publié dans la Revue Terre (numéro spécial consacré à l’Agriculture), le ministre de l’Agriculture ne remet pas en question la capacité exportatrice de la France qui repose du reste de moins en moins sur les restitutions contrairement à ce que prétend Nicolas Hulot. Farouche partisan pour concilier performance économique et performance écologique, le ministre indique : « il n’est pas possible de régler un problème écologique (en l’occurrence la pollution dans les rivières) en diminuant une production car se pose alors un problème économique et un problème d’emploi ». « Tout l’enjeu des nouveaux modèles est de combiner l’objectif économique avec l’enjeu écologique ».
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