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Au Salon de l'agriculture Mélenchon a plaidé pour une révolution citoyenne dans l'agriculture

Le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, s'est rendu vendredi au Salon de l'agriculture, où il a été bien accueilli et a plaidé pour une « révolution citoyenne dans l'agriculture ».

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« Je reste sur une ligne de révolution citoyenne dans l'agriculture », a martelé Jean-Luc Mélenchon, estimant que « dans l'agriculture, comme dans l'industrie, nous sommes en train de mourir de la finance ». Dans ces deux secteurs, « la consigne est qu'ils s'en aillent tous, ceux qui ont produit un modèle productiviste aussi aberrant, qui ont plongé la paysannerie dans la misère et la souffrance, et le pays dans les consommations de bas niveau de la malbouffe alors que la paysannerie n'a jamais fait autant d'efforts », a-t-il insisté. Sa visite, entamée à 10h30, lui a permis de rencontrer les acteurs de la filière et selon lui de « prendre le pouls (...) comprendre les centres d'intérêt du moment, vérifier des hypothèses ».

 

« Tout à coup », a-t-il dit, « les problèmes que vous avez sur des fiches deviennent des problèmes physiques, humains ». Sur son parcours, il a rencontré la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, le ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation Benoît Hamon, ainsi que le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Les représentants des différentes filières agricoles ont interpellé le député européen notamment sur la question de la politique agricole commune (Pac). Il faut « des aides justes, pas juste des aides », lui a-t-on dit. Jean-Luc Mélenchon a été « marqué par l'anxiété ressentie à l'arrivée de la nouvelle Pac » dont le budget sera voté la semaine prochaine à Bruxelles.

La priorité du parti : rompre « avec un modèle productiviste et libéral »

« Non seulement il y a de l'anxiété » a-t-il poursuivi, « mais aussi une espèce d'espérance qui continue à se porter sur la Pac (...) comme s'ils ne comprenaient pas (ses interlocuteurs du Salon de l'agriculture, Ndlr) le caractère intrinsèquement libéral de la réforme de la Pac. Donc, il y a quand même beaucoup d'illusions sur la politique européenne ». Il dit aussi avoir ressenti une « grosse inquiétude » sur la question de la concentration des terres agricoles. « La terre française va bientôt être à portée de main d'un fonds d'investissement nord-américain, chinois » a-t-il lancé. Enfin, il a écouté avec attention les discussions liées à la détresse dans la profession.

« Partout où je passe, on me parle de ça, du fait qu'il se suicide un paysan par jour dans notre pays. Dans quelle activité il y a un taux de suicide pareil ? », s'est interrogé Jean-Luc Mélenchon. Parmi les priorités du parti sur les questions agricoles, il a cité notamment la « rupture avec un modèle productiviste et libéral » à travers « la relocalisation des productions », « des circuits de distributions en particulier avec l'instauration de coefficients multiplicateurs ». Ainsi, « les prix ne seront pas multipliés d'une manière invraisemblable au détriment du producteur et du consommateur », a-t-il conclu. Il était accompagné de Martine Billard (coprésidente du Parti de gauche), ainsi que d'Eric Coquerel (secrétaire national) et Laurent Levard (membre du bureau national, chargé de l'agriculture).

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