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Perspectives 2030 Le prix de l’énergie déterminera l’évolution des modèles agricoles

Au Sima 2013, plusieurs conférences ont porté sur l’évolution des modèles de production agricole. L’étude prospective "Agriculture Énergie 2030" relate l’enjeu du prix croissant de l’énergie dans l’évolution des modèles agricoles.

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Stéphane Le Foll et Guillaume Garot au stand de Trame lors de l'inauguration
du Sima, le 24 février 2013. (© Trame)
En promouvant performance écologique et performance économique, Stéphane Le Foll a opté pour un modèle de production justement décrit dans l’étude "Prospective Agriculture énergie 2030" présentée par Bertrand de Torcy, chef de projet à Trame. « Basée sur les travaux d’un groupe d’une quarantaine de personnes et pilotée par le Centre d’études et de prospective (Cep) du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire, la "Prospective Agriculture énergie 2030" invite à sortir du "court-termisme" en éclairant les acteurs sur les défis et les opportunités que soulève la question énergétique en agriculture ».

Le quatrième scénario de cette étude favorise la production de légumineuses, le semis direct là où cela est possible et l’autonomie énergétique des exploitations agricoles. Il serait assez consensuel puisque d’après les experts du ministère de l’Agriculture qui ont défini les quatre trajectoires d’évolution envisageables de l’agriculture française, il garantit la stabilité des rendements et du cheptel tout en réduisant de 60 % la quantité d’azote épandu. Et grâce à un plan en faveur de la méthanisation, le modèle agricole mis en avant développerait considérablement une importante production d’énergie renouvelable.

La consommation d’énergie fossile diminuerait au final de 32 % et les gaz à effet de serre de 61 % par rapport à leur niveau de 2006.

Trois autres scénarios

Les trois autres modèles présentés dans l’étude "Prospective Agriculture énergie 2030" reposent sur différentes hypothèses de prix de l’énergie et sur la disponibilité des hydrocarbures.

Le premier scénario, le plus tragique, envisage une crise énergétique majeure. Il conduirait à une "écologisation" forcée de l’agriculture avec l’essor des cultures de protéagineux et de la méthanisation mais aussi une réduction des rendements de céréales et du cheptel (baisse de 12 % de la production de viande).

Le second scénario propose un modèle agricole plus libéral et intensif avec une faible contrainte énergétique et des prix volatils.

Enfin, le troisième scénario envisage l’évolution de l’agriculture sous la pression urbaine avec l’essor de l’agriculture biologique et des biocarburants de seconde génération mais aussi avec des circuits courts et la diminution de la consommation d’intrants et de produits phytosanitaires. Dans ce dernier scénario, les agriculteurs seraient en quelque sorte les paysagistes des citadins qui imposeraient à la filière agricole, de l’amont à l’aval, le cadre de vie dans lequel ils souhaitent vivre.

L’étude du ministère de l’Agriculture "Prospective Agriculture énergie 2030" n’a qu’une dimension prospective car elle ne montre pas si ces quatre scénarios décrits sont compatibles avec le fonctionnement actuel de l’économie de marché. Elle n’explique pas non plus quelles modifications il serait judicieux d’apporter pour qu’ils soient applicables.

Dans certaines régions, les politiques actuellement conduites ne sont pas particulièrement calées sur un de ces modèles. On y retrouve dans chacune d’elles des mesures qui leur conviennent.

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