Viande de cheval Les associations d'aide alimentaire réservent leur décision
Les associations qui fournissent de l'aide alimentaire aux plus démunis, réunies mardi soir par la ministre de la lutte contre l'exclusion Marie-Arlette Carlotti, n'ont pas encore décidé si elles prendraient les plats à base de cheval retirés du commerce, réservant leur décision à une prochaine réunion avec les distributeurs, a constaté l'Afp.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« Rien n'a été décidé », a déclaré Marie-Arlette Carlotti à l'issue de la rencontre, précisant qu'une nouvelle réunion serait programmée « dans les 8 à 10 jours » avec les opérateurs industriels. « Le principe dans ce pays, c'est que personne n'est obligé de faire un don et personne n'est obligé de recevoir un don » a-t-elle rappelé.
Les quatre associations (Croix-Rouge française, Restos du Cœur, Banques alimentaires et Secours populaire) ont déterminé des « critères » sur lesquels elles se baseront pour décider de prendre ou non les produits : « une totale sécurité sanitaire sera la condition sine qua non », a expliqué Olivier Berthe, président des Restos du Cœur. « Il faudra aussi que les produits soient donnés dans des quantités qui nous permettent de les distribuer sans rompre l'équilibre nutritionnel », a-t-il ajouté. La personne bénéficiaire devra aussi « être parfaitement informée du contenu » des plats et « devra avoir le choix de le prendre ou pas, c'est-à-dire avoir le choix avec un autre produit », a-t-il insisté.
« Nous savons que ces produits sont consommables » a précisé Marie-Arlette Carlotti, mais « il va falloir savoir dans quelles conditions ils ont été stockés entre-temps, où sont-ils, quelle est la gamme de produits (conserves, surgelés), quelle est la quantité, etc. »
Dans l'attente d'une rencontre avec les opérateurs
« On veut rencontrer les opérateurs pour justement avoir des réponses » a ajouté Didier Piard, directeur de l'action sociale à la Croix-Rouge. « C'est là qu'on décidera si on prend ou pas ».
La ministre a précisé que « pour les opérateurs qui se seraient révélés indélicats » et auraient trompé sciemment leur clients, « les produits seraient systématiquement écartés » des dons.
Sur les conditions fiscales des entreprises qui donneront leurs produits aux associations, elle a estimé qu'il fallait « qu'ils fassent un petit effort quand même, s'ils veulent donner ».
A la question de savoir si on pouvait donner aux plus démunis des produits retirés de la vente, Didier Piard a jugé qu'« à partir du moment où la personne est avertie et à la possibilité de choix, je ne vois pas où est le problème ».
« Au Secours populaire, on a fait un sondage : 90 % des bénéficiaires nous ont dit "pourquoi pas. Si on n'est pas malade on veut bien prendre, parce qu'aujourd'hui, on a du mal à se nourrir" », a précisé Jean-Louis Callens, du Secours populaire.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :