Mise en œuvre de la réforme de la Pac X.Beulin demande à S. Le Foll de limiter à 50 % la convergence des aides en 2020

Xavier Beulin, président de la Fnsea et Dominique Barrot, secrétaire général. (© Terre-net Média)

Ce lundi 18 mars, Stéphane Le Foll s’est rendu à Bruxelles au Conseil des ministres européens de l’Agriculture avec sous le coude une liste de revendications de la Fnsea. Xavier Beulin a en effet adressé un courrier au ministre de l’Agriculture avec les demandes de son syndicat permettant de rendre la Pac réformée « soutenable par les agriculteurs ». Ces revendications s’appuient en grande partie sur les positions défendues par le Parlement européen pour réformer la Politique agricole commune, qui sont d'ailleurs reprises dans son mandat de négociation voté le 13 mars dernier.

Faciliter les démarches des agriculteurs et rendre la Pac plus simple font aussi partie des conditions pour que cette réforme soit acceptable, ajoute Xavier Beulin. Les 27 et 28 mars prochains, ce n’est pas par courrier qu’il défendra les revendications de son syndicat mais directement auprès du président de la République. François Hollande se rendrait en effet au 67ème Congrès de la Fnsea qui se tiendra à Troyes. Il doit y prononcer un discours, un an après le grand oral qu’il a passé devant les mêmes congressistes de la Fnsea à Montpellier alors qu’il était candidat à l’élection présidentielle.

Pour un verdissement pragmatique

Dans la lettre envoyée au ministre de l'Agriculture et rendue publique, le président de la Fnsea « se prononce pour une convergence interne des aides réalisée à 50 % en 2020 et un soutien vert proportionnel aux soutiens directs perçus par l’exploitant ». Pour les éleveurs, il est nécessaire de maintenir une dose de couplage des aides.

Le syndicat défend par ailleurs un verdissement pragmatique en reprenant de nombreuses positions défendues par le Parlement européen. Ainsi, pour les exploitations herbagères de moins de 30 hectares, la rotation ne porterait que sur deux cultures (contre trois proposées par la Commission européenne au-delà de 10 hectares). Et pour renforcer l’autonomie fourragère des exploitations, la Fnsea souhaite que les éleveurs aient la possibilité de faire évoluer leur assolement et de gérer collectivement les surfaces en herbe pour pouvoir retourner certaines prairies les années climatiquement tendues.

Sans remettre en question les surfaces d’intérêt écologique, le président de la Fnsea souhaite que l’objectif de mobiliser 7 % de la surface agricole des exploitations soit atteint en trois ans. Ces surfaces ne seraient pas soustraites de la production et intégreraient les prairies permanentes, les cultures pérennes et bénéfiques pour l’environnement.

Enfin, Xavier Beulin défend aussi dans cette lettre adressée au ministre de l'Agriculture, le maintien jusqu’en 2020 des quotas sucre et « la nécessité de disposer des outils efficaces de gestion des risques ».