Récolte 2013 Une production céréalière record, si la météo le veut bien
Après une année 2012 de surchauffe des cours, les agriculteurs du monde entier vont semer à tour de bras, mais les promesses d'une récolte record de céréales en 2013 restent à la merci d'une météo toujours très défavorable dans nombre de zones de production.
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Les chiffres de production pour la campagne 2013/2014 sont ambitieux en Europe avec 135 Mt de blé.(© Terre-net Média) |
Selon l'International Grain Council (Igc), la production mondiale de maïs progressera à 939 millions de tonnes (Mt) pour la campagne commerciale 2013/2014, soit 10 % de plus que la précédente campagne. En blé, la hausse attendue est plus modérée (+ 4 %), pour une récolte attendue à 680 Mt.
Pour atteindre ces chiffres, « une course contre la montre est engagée dans les grands pays céréaliers, puisque la fenêtre idéale pour les travaux d'ensemencement va du 20 avril au 10 mai, sous peine d'un affaiblissement des rendements », avertit Pierre-Antoine Allard, consultant chez Agritel.
Sur la plupart de ces zones pour l'instant, la météo joue les prolongations hivernales et rechigne encore à dispenser l'ensoleillement et la chaleur nécessaires à une avancée satisfaisante des semis.
Dans la "Corn Belt", grande région céréalière au centre des Etats-Unis, les semis n'ont pas encore débuté dans certains Etats, et au niveau national ils n'étaient terminés qu'à 4 %, contre 26 % l'an dernier à la même époque, selon le département américain de l'Agriculture (Usda).
« Ce retard de début de campagne ne remet pas en cause pour l'heure l'emblavement de la sole record projetée », assure l'Association générale des producteurs de maïs (Agpb).
En 2012, l'Usda avait déjà annoncé une hausse des surfaces semées en maïs de 4 % par rapport à l'année précédente, mais la sécheresse historique de l'an passée avait fait dégringoler d'une centaine de millions de tonnes (Mt) la récolte américaine à 274 Mt, loin des 376 Mt escomptées.
Même scénario au Canada, un des cinq grands producteurs et exportateurs de blé : le sud du Manitoba et du Saskatchewan est encore sous un mètre de neige, alors que les intentions de semis de blé de printemps explosent, selon l'institut statistique canadien. StatCan les estime à 19,37 millions d'acres (7,8 millions d'hectares) en 2013. La hausse serait ainsi de 14,4% par rapport à l'an passé.
Des marchés à l'affût d'une première alerte
Pour l'heure, les marchés semblent confiants, préférant jouer la carte de l'optimisme et de la baisse des prix, d'autant qu'en Europe les chiffres de production pour la campagne 2013/2014 sont eux aussi ambitieux avec 135 Mt de blé et et 65 Mt de maïs, contre 132 Mt et 55 Mt l'an passé.
Mais les analystes observent déjà de près les pays de la Mer Noire, particulièrement le sud de la Russie, où la sécheresse a déjà endommagé 13 % des cultures de blé, avant même les traditionnelles vagues de chaleur qui interviennent plutôt en mai et juin.
Aujourd'hui, le gouvernement russe garde le cap sur sur une récolte de céréales de plus de 90 Mt cette année, contre environ 71 Mt en 2012, année marquée déjà par une importante sécheresse.
Le manque historique d'eau en 2012 aux Etats-Unis et dans une moindre mesure en Europe de l'Est avait provoqué une envolée des cours des matières premières agricoles, qui s'est répercutée sur les prix alimentaires mondiaux.
« Les fonds (spéculatifs) sont retirés actuellement des marchés agricoles, mais ils ont les moyens de racheter leurs positions » à la moindre alerte climatique sérieuse, prévient Pierre-Antoine Allard.
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