Campagne 2013/2014 Le sucre pourrait connaître un nouveau cycle d’excédents avec des prix baissiers

Aux États-Unis, pour la première fois depuis treize ans, l’excédent sucrier sur le marché domestique conduira à une mesure d’intervention publique portant sur 300.000 tonnes.

La dynamique de la croissance de la production mondiale repose désormais sur plusieurs pays (Thaïlande, Mexique, Chine, Inde, Indonésie et Russie) et non plus seulement sur l’expansion brésilienne. Elle semble suffisamment solide pour qu’en 2013/14, la production mondiale dépasse à nouveau le niveau de la consommation, malgré un recul possible dans certaines régions (Russie, UE, Chine).

Les excédents mondiaux conduisent à un accroissement des stocks, qui devraient dépasser 70 Mt en fin de campagne 2012/13, soit un ratio stocks sur consommation de 43 %, comparable à celui du début des années 2000.

Le marché mondial pourrait connaître un nouveau cycle d’excédents, qui pèseront sur les cours mondiaux. Sur les derniers mois, la baisse du réal brésilien vis-à-vis du dollar accentue cette pression baissière. Le cours du sucre brut est ainsi descendu jusqu’à 16,2 cts/lb (357 $/t), soit une perte de 100 $ par rapport à l’année dernière. Les cours du sucre blanc sont descendus jusqu’à 473 $/t (contre 590 $/t en mai 2012). Cette tendance baissière sur le moyen terme s’accompagne néanmoins de rebonds comme ceux de la deuxième quinzaine de juin : les difficultés logistiques rencontrées au Mexique et les opérations de couverture des fonds d’investissement à l’approche de l’échéance de juillet sur le marché à terme de New-York ont entrainé une hausse brutale du sucre brut à 17 cts et du sucre blanc à 518 $/t.

Au cours de la campagne 2012/13 dans l'Union européenne, les mesures exceptionnelles d’importations à raison de 530.000 tonnes et de remise en vente de sucre hors-quota pour 600.000 tonnes ont largement dépassé les besoins d’approvisionnement en sucre du quota (0,5 Mt). D’où un accroissement du stock en fin de campagne, qui s’élèvera à 2,2 Mt, au plus haut depuis 2007. Ce niveau garantit une réserve mobilisable de 0,6 Mt. Les besoins communautaires en sucre alimentaire pourront donc être couverts sans recourir à des mesures exceptionnelles en 2013/14, d’autant que les importations traditionnelles pourraient à nouveau augmenter.

La baisse probable de la production en 2013, compte-tenu du recul des surfaces (- 4 %), se traduira essentiellement par une baisse des quantités de sucre hors quota, pour les utilisations non alimentaires ou l’exportation (3,6 Mt contre 4,6 Mt).