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Progrès génétique Stagnation des rendements, résistance aux maladies : que fait la recherche ?

Philippe du Cheyron d'Arvalis-Institut du végétal répond aux interrogations des agriculteurs et lutte contre les idées reçues, nombreuses s'agissant de la stagnation des rendements du blé tendre, de la résistance des nouvelles variétés et de la pratique du blé sur blé. Ses réponses valorisent le progrès génétique même si les effets ne sont pas toujours évidents.

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Philippe du Cheyron d'Arvalis-Institut du végétal, aux Culturales 2013, remarque les interrogations toujours nombreuses des agriculteurs à propos du rendement du blé tendre qui n'augmente plus, de la résistance des nouvelles variétés qui fait regretter la rusticité des anciennes... La question du choix de la variété en deuxième blé en pratique du blé sur blé revient aussi souvent. La réponse tient du progrès génétique même si ses effets ne sont pas évidents.

Entre 10 et 14 q/ha manquants

« Les rendements du blé tendre stagnent en France depuis 1996 », rappelle Josiane Lorgeou d’Arvalis. Ce ralentissement touche tous les pays bénéficiant d’une bonne productivité. Dans l’Hexagone, alors que la pente de progression était de 1,26 q/ha/an entre 1955 et 1989, elle chute à 0,27 q/ha entre 1990 et 2008. « Les rendements sont donc inférieurs aujourd’hui de 10 à 14 q/ha à ce qu’ils auraient dû être sur la base des progrès réalisés des années 50 à 80. » Ils n’en demeurent pas moins très supérieurs, 2,5 fois, à la moyenne mondiale.

Le climat, premier responsable

Si plusieurs facteurs expliquent l’évolution des rendements des céréales, l’importance des effets négatifs du climat des vingt dernières années a été démontrée sur le blé tendre. En France, la hausse des températures et la recrudescence des sécheresses expliqueraient 6 à 9 q/ha perdus sur les 10 à 14 q/ha en moins par rapport à la tendance 1955-1989. Le nombre de jours échaudants, où la température dépasse 25°C durant le remplissage, s’est nettement accru. L’évolution des conduites de culture pèse peu à côté du climat.

Facteurs impactant le rendement du blé

Evolution du climat

  • (t°C, sécheresse) : - 6 à - 9 q/ha

Conduite de cultures

  • Effet précédents : - 1 à - 4 q/ha
  • Azote :                  - 1,5 à - 2,3 q/ha
  • Tcs :                      - 1 q/ha
  • Protection fongicide : - 1,5 q/ha
  • Protection herbicide :   0
  • Prix, Pac, contrats… :    ?

Soit au réel un total compris entre 10 et 14 q/ha. Les bénéfices liés au progrès génétique, du même ordre, sont absorbés.

Le progrès génétique, bien qu’évalué entre 10 et 15 q/ha entre 1990 et 2008, n’a pas pu à lui seul compenser les effets du climat et des changements de pratique.

Des cultures plus exposées

Quant aux effets du réchauffement, les relevés de températures à Saint-Quentin dans l’Aisne, par exemple, montrent une hausse de près de 2°C entre 1980 et 2000. « Sur 150 jours de végétation herbacée, cela représente le besoin en température pour l’émergence de trois feuilles. »

Quant à l’évolution de la date d’entrée en risque échaudage, elle passe du 4 juin au 12 mai. « Les risques de subir des conditions échaudantes apparaissent de plus en plus tôt. » Enfin, le suivi du stade épi 1 cm, plus précoce de 10 jours, et des dates d’épiaison, plus précoce de 7 jours, conclut à un paradoxe. « Le réchauffement climatique induit des stades début montaison plus précoces, plus exposés aux risques de gel, et des durées de montaison plus courtes. »

Lien vers dossier spécial céréales 2013 : https://www.terre-net.fr/dossier_special/cereales-2013/?section=home#accueil (©Terre-net Média)

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