Ecotaxe Le collectif pour l'emploi en Bretagne veut sa « suppression pure et simple »
CARHAIX-PLOUGUER (France), 28 oct 2013 (AFP) - Les membres du collectif, qui a appelé à un grand rassemblement samedi à Quimper pour l'emploi en Bretagne et contre l'écotaxe, ont réaffirmé lundi leur opposition à cette taxe poids-lourds réclamant sa « suppression pure et simple » lors d'une conférence de presse à Carhaix (Finistère).
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« Il ne peut pas y avoir d'alternative. On ne va pas nous dire on la retarde de deux ans ou les 100 premiers kilomètres gratuits ou payez en 10 fois comme chez Darty », a assuré le maire de Carhaix Christian Troadec au cours d'une conférence de presse à la mairie de la petite ville finistérienne. « On n'attend pas ça, on attend la suppression pure et simple de l'écotaxe en Bretagne », a-t-il poursuivi au nom du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne/Bevan, divizout, labourat e Breizh".
« On ne demande pas un réaménagement de l'écotaxe, ce que l'on demande c'est sa suppression pure et simple pour la Bretagne », a renchéri Thierry Merret, président de la FDSEA 29 lors de la conférence de presse à laquelle participaient également Olivier Le Nézet, président du comité des marins pêcheurs de Bretagne, ainsi que des délégués syndicaux, des chefs d'entreprise, des commerçants...
« Nous défondons la gratuité des routes en Bretagne », a ajouté Thierry Merret, appelant tous les Bretons « à venir nombreux » au rassemblement de samedi, au moment où le gouvernement doit proposer lundi des aménagements pour tenter de désamorcer les tensions autour de cette taxe, une mesure censée entrer en vigueur au 1er janvier 2014 mais qui rencontre une opposition grandissante en Bretagne.
« La Bretagne connaît un véritable drame social et voit disparaître des pans entiers de son économie », a expliqué Christian Troadec. « Il ne se passe pas un mois sans l'annonce de fermetures d'usines », a-t-il déploré, assurant que « l'heure est hélas aujourd'hui à la résistance pour dire "stop" à la saignée dont est victime notre économie ». « Dans ce contexte particulièrement douloureux, le collectif (...) demande la suppression immédiate de l'écotaxe en Bretagne», a-t-il poursuivi.
« Nous sommes de plus en plus bloqués, freinés dans nos initiatives par des normes et des lois (...) et je ne veux pas mourir sans rien dire », a estimé Olivier Le Nézet. Le président du comité régional des pêches a souligné que la Bretagne était la première région maritime française avec 5.500 marins, 1.700 navires et, « derrière, des emplois directs et indirects qui risquent demain aussi d'être purement et simplement supprimés sur l'autel de l'écologie ».
« Ce ne sont pas 15 millions d'euros qui vont suffire pour l'agroalimentaire. Il faut oser et, aujourd'hui, oser c'est aller s'attaquer à cette Europe anti-sociale », a affirmé Nadine Hourmant, déléguée FO chez le volailler Doux, en référence aux mesures d'urgence annoncées mi-octobre par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault pour venir en aide à la filière agroalimentaire bretonne.
« C'est aujourd'hui une lutte inédite », a assuré Thierry Merret, expliquant qu'elle associait des « paysans, des ouvriers, des transporteurs, des artisans, des commerçants, des chefs d'entreprise, des pêcheurs ». Il a dénoncé la violence pratiquée, selon lui, par les forces de l'ordre lors de la manifestation de samedi : « ce qui s'est passé samedi est tout simplement scandaleux », a-t-il dit.
Des heurts se sont produits samedi entre manifestants, mobilisés contre l'écotaxe au niveau du portique de Pont-de-Buis - le dernier encore en place dans le Finistère -, et forces de l'ordre, qui ont fait un blessé grave du côté des manifestants.
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