Marché mondial des céréales 2013/2014 Pourquoi pas 200 € la tonne de blé payée au producteur après janvier selon Bunge
La bonne campagne de blé 2013/2014 s’inscrit après trois années moyennes. La demande croissante de cette céréale panifiable pour l’alimentation humaine au détriment du blé fourrager la rend de moins en moins substituable. Son cours est donc moins lié à celui du maïs.
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En Chine, le prix du blé est garanti à un niveau supérieur au prix du marché mondial. Les importations sont taxées à 60 % pour protéger le marché intérieur. A l'avenir, le gouvernement chinois n'exclut pas d'instaurer des aides directes pour faciliter achats de grains auprès des pays tiers puisque la production de blé ne couvre pas les beoins de la population. (©Aftaa Usda)
En cette fin de mois de novembre, les marchés pensent déjà à la prochaine campagne 2014/2015 car pour celle en cours, « la messe est dite », a déclaré Jean Charzat. Expert des marchés de céréales auprès de la compagnie céréalière Bunge, il participait à la 29ème édition de la "Journée matières premières" le 26 novembre 2013, organisée par l’Aftaa(1) et durant laquelle il a dressé un bilan à mi-campagne des marchés mondiaux du blé et du maïs.
Ainsi, les conditions d’implantation des céréales d’hiver compromettent déjà le potentiel de rendement dans les pays de la Mer noire mais il n’est pas question cependant, selon l’expert, de s’engager définitivement sur les perspectives de récolte à venir. L’hiver n’a pas réellement commencé et les cultures ne sont pas à l’abri d’une nouvelle période de sécheresse.
Au cours des dix dernières années, la production de cette céréale à paille a crû de 100 Mt, toutes qualités confondues, quand celle de maïs a augmenté de 350 Mt.
La planète n’a pas le droit à de nouvelles ruptures de récolte en blé.
En 2013, après trois années déficitaires, la production mondiale de blé de l’actuelle campagne couvrira la demande mais elle n’est pas suffisante pour reconstituer durablement les stocks mondiaux de fin de campagne. Sauf accident climatique majeur dans les toutes premières semaines, la production mondiale est d’ores estimée autour de 700 millions de tonnes (Mt) (706 Mt pour l’Usda, 696 Mt pour Igc). L’Argentine et l’Australie, les deux grand pays producteurs de blé de l’hémisphère sud consolident, avec 26 millions de tonnes, le bilan de la campagne en cours sans en modifier la tendance majeure à savoir : le prix du blé restera supérieur à celui du maïs durant de longs mois. En France, il franchirait même le seuil de 200 € la tonne de grains payée au producteur à partir de janvier prochain. Tout d’abord parce que les pays de la Mer noire ont déjà écoulé près des deux tiers des quantités de blé exportables. Et ils ont commis justement l’imprudence de vendre leur blé sans avoir auparavant cherché à reconstituer des stocks de fin de campagne suffisants pour se prémunir de tout accident climatique susceptible de survenir l’année prochaine.
Enfin, le seuil de 200 €/t serait dépassé parce que la faible quantité de blé panifiable dans certains pays exportateurs majeurs constitue une bonne opportunité pour revaloriser le prix du blé français peu concurrencé.
Ces derniers jours, nous constatons déjà que les pays tiers du Maghreb se tournent vers la France pour s’approvisionner. Ces ventes compenseraient même les prévisions en baisse des exportations de blé au sein de l’Union européenne.
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