Politique agricole et commerciale La Chine pourrait revoir sa politique de soutien aux prix intérieurs

Le Conseil international des céréales (Cic) a récemment revu en hausse de 600.000 t ses estimations d’importations de blés par la Chine pour la campagne 2013/14, ce qui les porterait à 7,8 Mt (3,3 Mt en 2012/13). Les importations de maïs restent estimées à 7 Mt. Ces chiffres montrent que les importations chinoises de céréales 2013/2014 sont toujours attendues à des niveaux inégalés depuis les années 1980 pour le blé et jamais atteints pour le maïs.

Depuis une dizaine d’années, la production chinoise de blé et plus encore de maïs connaît une croissance importante et régulière, mais la consom­mation croît plus vite encore. Le recours aux importations est accentué par la politique de maintien d’un stock stratégique poursuivie par la Chine. En conséquence, après une augmentation importante ces trois dernières campagnes, la Chine se place en 2013/2014 parmi les premiers importateurs mondiaux de blé et de maïs.

Système d'aides directes aux producteurs

Plusieurs signes indiquent que les autorités chinoises se préparent à une hausse durable des importations. En effet, le Centre national de l’Information des Céréales et de l’Huile de Chine a récemment annoncé que l’objectif d’autosuffisance de la Chine en céréales pourrait être révisé et passer de 95 % à 90 %. Par ailleurs, les autorités chinoises envisageraient de passer du système actuel de prix intérieurs garantis à un système d’aides directes aux producteurs. En effet, actuellement, les producteurs chinois de blé et de maïs bénéficient de prix intérieurs garantis, supérieurs aux cours mondiaux. Les importations de blé et de maïs sont lourdement taxées, à l’exception des volumes faisant l’objet de contingents à droits réduits (1 % au lieu de 65 %) : 9,6 Mt pour le blé et 7,2 Mt pour le maïs. Pour l’instant, les contingents à droits réduits n’ont jamais été atteints, une situation qui pourrait bien être modifiée cette campagne.

En passant à un système d’aide directe aux producteurs, la Chine est susceptible de modifier l’ensemble de sa stratégie, faisant baisser les cours intérieurs et facilitant les importations, tout en assurant les revenus des agriculteurs.