Chicago hebdo Le marché redoute une baisse de la demande pour le maïs et le soja
Les cours du maïs et du soja ont pâti cette semaine à Chicago des craintes d'une moindre demande suite au rejet par la Chine de cargaisons contenant des Ogm et face aux bonnes récoltes qui se profilent en Amérique du Sud.
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« Même si on a eu vendredi de très bons chiffres sur les ventes à l'étranger, le marché continue à redouter que la demande de maïs et de soja, notamment en provenance de Chine, s'amenuise », relevait Jack Scoville de Price Futures Group.
Les investisseurs appréhendent d'une part les retombées de la décision récente de Pékin de refuser plusieurs cargaisons américaines de maïs et de Ddg (drêche de distillerie), un sous-produit de la production d'éthanol à base de maïs, contenant du Mir-162. Cet élément génétiquement modifié n'a pas encore reçu l'approbation du ministère chinois de l'Agriculture.
Les cours du soja sont aussi affectés par cette décision car le Ddg est un concurrent direct des tourteaux de l'oléagineux destinés à l'alimentation animale. « Si le Ddg prévu pour la Chine ne trouve pas preneur dans d'autres pays asiatiques et revient sur le marché américain, il viendra s'ajouter à l'offre déjà existante de nourriture pour les élevages et fera baisser les prix », soulignait Michael Zuzolo de Global Commodity Analytics and Consulting.
Des récoltes abondantes en Argentine et au Brésil
Le marché garde d'autre part un œil attentif sur l'évolution des conditions météorologiques en Amérique du Sud. En début de semaine, les investisseurs redoutaient que le temps chaud et sec sévissant actuellement dans plusieurs zones de l'Argentine et du sud du Brésil n'y affecte les récoltes. Mais de nouvelles prévisions météorologiques anticipent désormais des pluies dès la fin de ce week-end ou en début de semaine prochaine. Les récoltes ne devraient au final pas être trop touchées par les conditions actuelles et s'annoncent toujours très abondantes.
Les investisseurs américains prévoient donc que les principaux importateurs mondiaux de maïs et de soja, et en particulier la Chine, « se tournent vers l'Amérique du Sud dès que le Brésil et l'Argentine ouvriront leur coffre », estimait Michael Zuzolo. « Ils pourraient même annuler certaines commandes déjà passées auprès des Etats-Unis. »
Le blé au plus bas
Sur le marché du blé, les cours continuent de descendre et évoluent désormais près de niveaux plus vus depuis mai 2012, juste au-dessus de la barre symbolique des 6 dollars. L'offre reste abondante au niveau mondial, aucun pays ne rencontrant de problèmes majeurs de production. Même la vague de froid qui a frappé certaines zones des Etats-Unis où la récolte d'hiver est cultivée n'a pas inquiété outre-mesure les opérateurs.
Pour Jack Scoville, les cours des denrées agricoles ont aussi pâti d'un simple phénomène saisonnier. « Les investisseurs se délestent de certaines positions afin de ne pas avoir à s'inquiéter en cette période de fêtes de fin d'année. »
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars a terminé vendredi à 4,2750 dollars contre 4,3325 dollars en fin de semaine dernière (- 1,33 %). Le boisseau de blé pour la même échéance s'est établi à 6,0900 dollars contre 6,1350 dollars vendredi dernier (- 0,73 %). Le boisseau de soja pour livraison en mars, désormais le plus échangé, a clôturé à 13,1375 dollars contre 13,3100 dollars il y a une semaine (- 1,30 %).
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