Tour de plaine Marc Dupayage (Unéal) : « Plus de 50 q/ha attendus en colza »
Dans le Nord-Pas-de-Calais, Marc Dupayage, responsable agronomique de la coopérative Unéal, témoigne, pour toutes les cultures, d’un très bon potentiel installé. Les colzas sont porteurs d’une belle promesse de rendement. Les céréales aussi, à condition d’avoir enrayé le développement de la rouille jaune et d’assurer contre la septoriose.
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« Superbes ! Un potentiel extraordinaire ! » Marc Dupayage, responsable agronomique de la coopérative du Nord-Pas-de-Calais, Unéal, ne tarit pas de superlatifs à l’évocation de l’état des colzas de l’année sur sa région. « Les chantiers de semis ont eu lieu en très bonnes conditions pour une levée assurée en cinq jours. » Le remplissage des siliques se déroule bien et le sclérotinia, présent, ne s’est pas encore exprimé. Le responsable observe des cultures en avance d’une quinzaine de jours mais ne s’aventure pas à pronostiquer de date de récolte. Par contre, sur les rendements, il ose prévoir qu’ils dépasseront les 50 q/ha en moyenne. « Cette année me rappelle 2011 où une parcelle d’essai du Cetiom avait atteint les 72 q/ha… »
La rouille jaune a surpris
En blé, le sujet de l’année reste la rouille jaune arrivée très précocement avec un fort niveau de virulence. « La pression septoriose est forte aussi mais pour l’instant la maladie reste cantonnée aux étages inférieurs des plantes. » Dans la région, c’est la septoriose que craignent les agriculteurs. Régulièrement présente, sa nuisibilité atteint 23 q/ha de perte de rendement en moyenne. Quant aux autres maladies du blé, le responsable se souvient d’une attaque de rouille brune et de microdochium nivale en 2007, de la présence de rouille jaune en 2012 « mais plus tardive et beaucoup moins impressionnante », la dernière attaque remontant à 1999. Impossible donc d’établir un niveau de nuisibilité moyen mais Marc Dupayage se souvient « d’un essai Arvalis où la perte de rendement s’élevait à 76 q/ha »…
Une infestation très précoce, très virulente, qui a surpris. « L’absence de gel, une mauvaise gestion des repousses de céréales, les conditions lui étaient favorables. » Très tôt, les services techniques de la coopérative ont lancé l’alerte et appelé à déclencher les interventions fongicides. « Ceux qui ont suivi nos conseils, en matière de dose et de date de traitement, s’en sortent aujourd’hui. L’enveloppe fongicide sera plus importante mais ils devraient préserver leur récolte. Certains se sont laissés débordés et doivent maintenir la pression sur la maladie pour éviter qu’elle ne reprenne le dessus mais cela signifie un investissement encore plus important et tout ça pour un résultat de seulement 40 plutôt que 20 q/ha… »
TRaitement épiaison obligatoire
betteraves. (©Terre-net Média)
Globalement, le potentiel installé est d’un très bon niveau en céréales. Vu les stades des cultures, la moisson pourrait démarrer avec 10 jours d’avance. « D'ici là, il faut espérer passer à côté d’un coup de chaud début juin pour que la fertilité épis et le remplissage des grains ne soient pénalisés par des conditions échaudantes. De même, la pluie à la floraison favorise la fusariose. Au-delà de ces aspects climatiques, j’insiste sur le caractère obligatoire du traitement à l’épiaison, pour boucler la stratégie contre la septoriose et la rouille jaune et assurer la protection de l’épi contre la fusariose. »
En cultures de printemps, les implantations se sont bien déroulées. « L’hiver, là aussi, a des conséquences. Nous observons un taux important de repousses de pommes de terre dans les cultures suivantes et nombreuses présentent des symptômes de mildiou, signe avant-coureur d’une forte pression du pathogène. Surtout que, sur les repousses, il aura la possibilité d’accomplir un cycle complet de développement et ses spores de naviguer jusqu’aux parcelles voisines. »
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