« Le coin du manager » Intégrer une nouvelle recrue

Les premiers mois d’embauche nécessitent un suivi particulier du manager. La période d’essai dont la durée dépend du type de contrat et du poste occupé sera mise à profit pour poser le diagnostic sur les potentialités du nouvel embauché. Elle est finalement assez courte pour apprécier à la fois la technicité du salarié, sa bonne intégration à l’équipe, son tempérament, sa motivation et surtout sa capacité à progresser.

La période d’essai

Durant la période d’essai, l’employeur comme l’employé peuvent rompre le contrat unilatéralement sans justification mais sur l’appréciation des seules capacités professionnelles. Pour les contrats à durée déterminée de moins de six mois, la période d'essai est fixée au maximum à un jour calendaire par semaine, dans une limite de deux semaines. Pour un Cdd de plus de six mois, la période d'essai est fixée à un mois maximum. Pour les contrats à durée indéterminée, la période d'essai ne peut dépasser, pour sa durée initiale, deux mois pour les ouvriers et les employés, trois mois pour les agents de maîtrise et les techniciens et quatre mois pour les cadres. L’employeur peut imposer une période plus longue si la convention collective (signée avant le 26 juin 2008) le prévoit.

Le respect des échéances est important car une fois le nouvel embauché titularisé en Cdi, la rupture du contrat est beaucoup plus contraignante pour l’employeur.

Un délai de prévenance doit être respecté dont la durée dépend de l’ancienneté dans l’entreprise et de la convention collective. Pour l’employeur, il est au moins de 24 heures pour une ancienneté de moins de huit jours à un mois au-delà de trois mois.

Le parcours d’intégration

La mise en œuvre d’un parcours d’intégration va permettre de répondre à ces contraintes.

Les premiers jours étant cruciaux, le manager doit soigner l’accueil. Sans en faire trop, il est bon de prévoir à l’avance les postes par lesquels il devra passer et la durée souhaitable pour parfaire son apprentissage. L’objectif est qu’il se familiarise avec le fonctionnement de l’exploitation et découvre les personnes qu’il sera amené à côtoyer. On en profitera pour informer le nouvel embauché sur les pratiques ainsi que les « us et coutumes » de l’entreprise.

L’intégration à l’équipe en place n’est pas toujours évidente. Le manager doit donc prendre le temps de présenter la nouvelle recrue à l’équipe et surtout s’assurer que la greffe prend. Attention l’arrivée d’une nouvelle recrue peut perturber la bonne marche de l’équipe en place voire faire naître des conflits. Le manager devra donc s’assurer de la compatibilité des caractères.

Idéalement, il est souhaitable de mettre en place un binôme avec un salarié de confiance à la fois expérimenté et pédagogue sous la forme d’un tutorat. On prendra soin de briefer le tuteur au préalable pour s’assurer du bon déroulement de la démarche. Le tutorat évite l’isolement, permet de gagner du temps et favorise l’intégration à l’équipe. L’inconvénient est que l’on reproduit plus vite les mauvaises habitudes…

Evaluer la nouvelle recrue

Pour faciliter l’intégration et permettre l’évaluation, il est important de définir au préalable les entretiens et points de rencontre entre le manager et le nouvel embauché. C’est rassurant pour lui et permet à l’employeur de vérifier que la mayonnaise prend. Un entretien en fin de première journée permet de faire un premier point rapide et de définir les actions des prochains jours. Une nouvelle rencontre en fin de première semaine sera l’occasion d’un premier bilan et de gérer la montée en puissance.

Idéalement, chaque étape du parcours d’intégration doit donner lieu à un entretien, même rapide. Dans le cas d’un tutorat, il faut prévoir un débriefing avec le tuteur sans la présence de la nouvelle recrue. C’est le meilleur moyen de se forger une opinion. L’évaluation complète du nouveau salarié devra être réalisé avant l’échéance de la titularisation.