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En Midi-Pyrénées L'Etat détruit un champ de maïs Ogm

Toulouse, 5 juin 2014 (AFP) - Les services de l'Etat ont détruit jeudi un champ de maïs Ogm dans le Tarn-et-Garonne sous la protection des gendarmes et malgré la mobilisation de dizaines d'agriculteurs pour les en empêcher, a-t-on appris de sources concordantes.

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Le préfet de Tarn-et-Garonne a mis là en œuvre la décision du ministère de l'Agriculture, annoncée la veille, de faire détruire des parcelles plantées de maïs Ogm dans son département ainsi qu'en Haute-Garonne voisine, en vertu de l'interdiction de ce type de culture en France.

Cette destruction émeut vivement les Fdsea locales, soutenues par la fédération nationale. Une quarantaine d'agriculteurs a vainement tenté de s'opposer jeudi à la destruction du champ près d'Auvillar (Tarn-et-Garonne), a rapporté le président de la Fdsea Alain Iches. Plusieurs dizaines de gendarmes les ont empêchés de s'interposer, a-t-il indiqué. Au total, ce sont trois parcelles de la même exploitation, sur 11 hectares principalement situés dans le Tarn-et-Garonne et partiellement dans le Gers voisin, qui ont été détruites. Le préfet n'a même pas attendu jeudi après-midi que la justice statue sur un référé introduit par l'agriculteur contre sa mise en demeure, s'indigne la Fdsea. Le préfet de Tarn-et-Garonne, Jean-Louis Géraud, a invoqué auprès de l'Afp l'urgence d'agir devant un « risque majeur pour l'environnement de dissémination des Ogm sur les parcelles voisines ».

L'agriculteur, comme son collègue de la Haute-Garonne, ont planté du maïs génétiquement modifié de la firme américaine Monsanto en mars. Ils ont mis à profit l'annulation par le Conseil d'État de l'interdiction de la culture de ce maïs Ogm en France, pour non-conformité au droit européen. A la Fdsea, on ne cache pas que la plantation avait une part revendicative et que les exploitants s'attendaient à avoir des soucis. Mais on dit mal accepter la destruction de maïs alors semé en toute légalité.

Depuis, le gouvernement s'est attaché à sécuriser juridiquement l'interdiction. Le Parlement a adopté début mai une proposition de loi en ce sens, validée par le Conseil constitutionnel. Parallèlement, un accord a été trouvé au niveau européen permettant aux États réfractaires d'interdire de telles cultures. L'État disposait donc d'un cadre légal « très largement suffisant » pour agir sans attendre, a dit le préfet pour réfuter tout fait accompli.

La Fnsea, volontiers étiquetée pro-Ogm, dit refuser que la recherche et le progrès, admis ailleurs, soient déniés à l'agriculture. Elle invoque l'incohérence de la France et de l'Europe à laisser des millions de tonnes de maïs et de soja Ogm entrer sur leur territoire.

La Frsea appelle les agriculteurs à se rassembler vendredi sur les champs également concernés en Haute-Garonne, à Saubens. L'exploitant réensemencera sa parcelle en maïs conventionnel après destruction du maïs OGM, dit-elle. Pour la Frsea, l'enjeu est aussi celui de la protection des biens. Ces champs avaient été visés début mai par une action de plusieurs dizaines d'anti-Ogm emmenés par le député européen José Bové, qui avaient détruit les plants. « Il n'y avait aucune force l'ordre pour protéger la parcelle alors qu'elles étaient prévenues », dit Christian Mazas, président de la Frsea Midi-Pyrénées. 

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