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Filières bovines Pour la CP, le procès « des 1.000 vaches » est aussi celui de l’agro-industrie

En parallèle au projet de la ferme des 1.000 vaches dans la Somme, des ateliers d’engraissement de plusieurs centaines de jeunes bovins seront construits dans les prochains mois dans le Limousin.

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La Confédération paysanne à l'œuvre : démontage de la salle de traite de la "ferme
des mille vaches" dans la Somme. (©Confédération paysanne)
Relancer l’engraissement fait partie des ambitions des professionnels agricoles et des acteurs économiques, affichées et revendiquées depuis quelques années pour maintenir des filières animales amont et aval dans tous les territoires ruraux où l’agriculture est parfois la seule activité économique.

Des aides sous différentes formes ont été budgétisées pour inciter les éleveurs à conserver leurs animaux sur leurs exploitations pour les engraisser plutôt que de les exporter en Italie ou en Espagne. Des études économiques de l’Institut de l’élevage révèlent même que la France est plus compétitive que les bassins d’engraissement méditerranéens.

Mais dans quels élevages ces jeunes bovins nés en France doivent-ils être engraissés ? Dans des ateliers de dimension humaine, comme le revendique la Confédération paysanne (mais aussi le Modef) ou dans des grands bâtiments en mesure d’accueillir plusieurs centaines d’animaux ?

Toutes Les filières animales engagées dans la « voie agro-industrielle »

Ce 1er juillet 2014, neuf militants de la Confédération paysanne, dont leur porte-parole Laurent Pinatel, sont justement convoqués devant le tribunal d’Amiens. « Leur crime ? Avoir réalisé un tag géant et avoir démonté quelques engins de chantier et une salle de traite », mentionne un communiqué paru la veille. « Mais ce n’est pas le plus grave. Ce qui les conduit aujourd’hui devant les juges, c’est de s’en être pris à la ferme-usine des 1.000 vaches, d’avoir refusé l’industrialisation de l’agriculture, d’avoir choisi l’action plutôt que de se résigner à disparaître. »

Outre la filière laitière, c’est l’ensemble des productions animales qui semblent engagées dans cette nouvelle « voie agro-industrielle » dénoncée par la Confédération paysanne mais incontournable pour maintenir une activité d’élevage dans le Limousin et dans les bassins allaitants en général.

 

Mais le syndicat ne l’entend pas ainsi. Il est déjà sur le front pour mener de nouveaux combats, dans le département de la Creuse en particulier. Selon France 3 Télévision Limousin, il existe en effet plusieurs projets d’ateliers d'engraissement, parfois énormes, « dont l'un au moins pourrait être qualifié d'agro-industriel puisqu'il prévoit sur le site de La Courtine en Creuse un ensemble de trois grands bâtiments qui permettra à terme d'engraisser 1400 broutards ; un projet d'envergure auquel participe le groupe agro-alimentaire Jean Rozé ».

Ce programme suscite évidemment l'inquiétude de la Confédération paysanne « qui considère cette pratique comme de "l'agriculture low cost" », rapporte France3 Télévision. Il s’ajoute à d’autres projets « plus modestes et plus autonomes » répertoriés dans le Limousin dont « une dizaine pour le département de la Haute-Vienne ».

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