Marchés des céréales Les combats à l’est de l’Ukraine n’affectent pas ses exportations de grains

Marioupol n’est pas Odessa. Les combats autour de la ville portuaire du bord de la mer d’Azov n’affectent pas les expéditions de céréales ukrainiennes. C’est à Odessa que les navires se rendent majoritairement pour remplir leurs calles de blé et de maïs avant de livrer leurs contenus à leurs destinataires.

Et comme chaque année, l’importance du trafic maritime dans le port s’explique d’abord par la nécessité d’expédier d’Ukraine le plus rapidement possible le maximum de céréales faute d’infrastructures suffisantes pour les stocker, surtout les années, comme 2014, de bonnes récoltes. Aussi, le gouvernement ukrainien rend en ce début de campagne le blé et le maïs compétitifs vis-à-vis de la concurrence, indépendamment du risque que représente la navigation à proximité de cette zone troublée. Pour le compenser, il pourrait en effet être tentant de proposer des prix encore plus attractifs pour inciter les navires à s’approvisionner en Ukraine. Or il n’en est rien. Les prix pratiqués sont déjà très compétitifs. L’annonce d’un cessez-le-feu la semaine dernière entre les séparatistes russophones et l’armée ukrainienne avait au contraire fait encore baisser les cours des céréales.  

Et surtout, l’Ukraine ayant avant tout besoin de devises, l’urgence est de vendre au plus vite. Le pays subit d’abord une crise économique importante.

Pour le marché mondial de céréales, le risque n’est pas dans l’hémisphère sud en ce début de printemps austral. El Nino est moyennement redouté. Les prévisions de productions avoisinent les 24 Mt. Aussi, le marché sera difficile pour les producteurs durant de longs mois.