Barrage de Sivens Une centaine de manifestants à Albi à l'ouverture des débats
Albi, 31 oct 2014 (AFP) - Une centaine d'opposants manifestaient dans le calme vendredi matin à Albi peu avant les débats à l'Assemblée départementale sur l'avenir du projet du barrage contesté de Sivens (Tarn), où la mort d'un jeune homme a suscité un vif émoi national.
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Les opposants brandissaient devant le siège du conseil général du Tarn une pancarte « non au barrage de Sivens, oui au moratoire, oui au débat public », a constaté une journaliste de l'Afp. « Je suis impliquée depuis trois mois pour défendre la forêt qui a été dévastée par les machines. Maintenant, je ne lâche pas », déclare à l'Afp Charlotte, 29 ans.
Un dispositif policier extrêmement discret avait été mis en place en ville, quatre jours après les violents heurts qui avaient émaillé une protestation similaire. Les débats au conseil général doivent débuter vers 09h30 avec une minute de silence en hommage à Rémi Fraisse, 21 ans, opposant mort dimanche sur le site du chantier lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.
L'enquête en cours privilégie la thèse d'une grenade lancée par les gendarmes. Le président socialiste du conseil général, Thierry Carcenac, a dit envisager de « suspendre les travaux » mais « en aucun cas "sine die" » (de manière indéfinie). Il rejette un abandon du projet mais est prêt à l'amender selon les recommandations d'experts mandatés par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. Ces ingénieurs recommandent de réduire le volume d'eau destiné à l'irrigation afin de minimiser l'impact environnemental.
Dans un communiqué commun, de nombreux acteurs de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine, notamment les Chambres d'agriculture, de commerce et d'industrie ont appelé au maintien du projet, approuvé à une écrasante majorité par l'Assemblée départementale en mai 2013 et déclaré d'utilité publique. « La violence ne doit pas s'opposer aux règles démocratiques et aboutir au blocage des projets de développement, nécessaires à l'économie », selon le texte, également signé des Fédérations des syndicats d'exploitants agricoles et Jeunes agriculteurs.
Face à eux, plusieurs centaines d'opposants occupent toujours le chantier de la retenue d'eau. Les élus « ne peuvent pas faire autrement » que suspendre le chantier, a déclaré devant le conseil général Ben Lefetey, porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe de nombreux opposants. « Nous demandons la garantie que rien ne va se passer sur le terrain au moins jusqu'en 2015, pour faire baisser la pression et éviter que la violence reprenne ».
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