Chicago hebdo Les prix pâtissent d'un dollar fort, avant le rapport de l'Usda
Les cours du soja, du maïs et du blé ont reculé cette semaine à Chicago, pénalisés par une hausse du dollar, des améliorations de la météo en Amérique latine et des ajustements de portefeuilles avant une série de rapports agricoles clés lundi.
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Le soja américain, dont les prix avaient été dopés la semaine précédente par la multiplication de problèmes logistiques aux Etats-Unis, a vu ses cours baisser malgré une demande toujours très forte. « Les ventes à l'exportation ont été sensationnelles (...) mais une fois que les semis d'Amérique latine seront en terre, il faut s'attendre à ce que la demande se rafraîchisse », a relevé Dewey Strickler, de AgWatch Market Advisors. Des inquiétudes persistantes sur la production brésilienne en raison de conditions très sèches dans le nord du Brésil, une région céréalière clé, en pleine saison des semis, avaient aidé les prix mondiaux du soja et du maïs à se maintenir.
« Mais des pluies ont commencé à tomber sur la région et ont apaisé une partie des craintes », faisant retomber la prime d'inquiétude dont avaient bénéficié les cours agricoles, a souligné Bill Nelson, de Doane Advisory Services. D'autre part, « le blé et le maïs ont pâti d'une demande à l'exportation particulièrement décevante au cours des deux dernières semaines », a encore noté l'analyste.
« Le maïs américain devient le plus cher de la planète »
L'un des facteurs cités le plus fréquemment pour expliquer la frilosité des acheteurs ces temps-ci étaient la vigueur d'un dollar dopé par une économie américaine en pleine reprise, qui contrastait avec une activité économique mondiale plus morose. Or, plus le billet vert est fort, moins les achats de matières premières libellées dans cette monnaie sont attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises. A ce stade, « avec un indice du dollar » face à un panier de monnaies mondiales « à son plus haut niveau depuis 2010, le maïs américain devient le maïs le plus cher de la planète » pour ces acheteurs, a précisé M. Strickler.
La vigueur de la devise américaine pesait aussi particulièrement sur le blé, et « si les commandes étrangères ne reprennent pas d'ici quelques semaines, il faudra bien que l'Usda », le ministère américain de l'Agriculture, « revoie en baisse ses estimations de demande », a estimé l'expert. D'autant que du côté de l'offre, l'ensemencement de la récolte de blé d'hiver avançait au pas de charge : elle est déjà achevée à 90 % contre 89 % en moyenne au cours des dernières années.
Une production record attendue aux Etats-Unis en maïs et soja
« Les prix sont aussi victimes d'ajustements des positions dans les portefeuilles des courtiers avant une série de rapports cruciaux de l'Usda lundi», a noté Bill Nelson. Le ministère doit en effet notamment dévoiler ses estimations sur les récoltes pour la campagne actuelle aux Etats-Unis, attendues à des records pour le maïs et le soja, sur les stocks de fin de saison, sur le progrès des moissons. « Et comme le marché a un peu monté ces temps-ci, il est logique que l'ajustement se fasse plutôt à la baisse », a précisé M. Nelson. « Personne ne veut être trop exposé avant lundi », a-t-il conclu.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre 2014, le plus échangé actuellement sur le marché, a fini à 3,6750 dollars contre 3,7675 dollars vendredi dernier (- 2,5 %). Le boisseau de blé pour livraison en décembre, le contrat le plus actif en ce moment, a terminé à 5,1450 dollars contre 5,3250 dollars en fin de semaine dernière (- 3,4 %). Le boisseau de soja pour livraison en janvier, le contrat désormais le plus échangé, a clôturé à 10,3675 dollars contre 10,4925 dollars (- 1,2 %).
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