Visite du président égyptien en France L'Egypte expose ses grands projets pour attirer les investisseurs

Venus à l'occasion de la visite en France du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ils ont exposé le projet de creusement d'un « nouveau canal de Suez », voie parallèle destinée à fluidifier le trafic, mais aussi de développement d'industries dans les zones avoisinantes ainsi que la création d'une plateforme de transport international de grains dans le port de Damiette, sur la Méditerranée.

« Vous constaterez que l'Egypte est le deuxième pays après le Brésil », en termes de retour sur les investissements étrangers, « avec un taux de 28 % », a déclaré le ministre de l'investissement, Ashraf Salman, vantant « les avantages compétitifs » du pays, dont « sa situation géographique » et « une croissance du Produit intérieur brut prévue de 4 % en 2014-2015 ». « Nous vous attendons tous », a-t-il lancé.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, confortablement élu en mai après avoir destitué en 2013 l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, avait lancé en août un projet pharaonique de 4 milliards de dollars visant à percer une voie parallèle au canal de Suez, exigeant que ce projet de près de 3 milliards d'euros soit achevé dans un an.

Le ministre de l'approvisionnement et du commerce intérieur, Khaled Mohamed Hanafy, a lui insisté sur un projet de création d'une plateforme spécialisée dans le commerce de céréales, faisant un appel du pied aux « nombreux producteurs de céréales dont la France fait partie ». Ce centre logistique dont la construction a commencé à Damiette et doit s'achever « au plus tard dans deux ans » attirerait aussi des sites de production dans les domaines de la meunerie, la production d'huile, la raffinerie de sucre, les aliments pour animaux, a-t-il fait valoir.

Juste avant le début des exposés des ministres, deux responsables de la sécurité du Medef ont fait sortir un entrepreneur venu assister à la rencontre et assis dans l'amphithéâtre, a constaté l'Afp. Il a été évacué « à la demande de l'ambassade d'Egypte », qui « s'est rendu compte de sa présence ce (jeudi) matin » sur la liste des invités, a précisé un responsable du Medef interrogé par l'Afp, disant être témoin pour la première fois d'une telle scène. « C'est un opposant de Sissi qui s'était installé au milieu de la salle et ils avaient peur qu'il se lève et qu'il invective les ministres », a indiqué ce responsable, ajoutant que le Medef avait eu des « demandes extrêmement précises en termes de sécurité ». L'Afp n'avait pu contacter personne jeudi dans la petite société de l'entrepreneur. 

Le projet de dédoublement du canal s'accompagnerait du développement d'industries dans la région : assemblages d'automobiles, électronique, pétrochimie, raffinerie, centres de logistique, construction et réparations de navires, textiles, entre autres, a affirmé l'amiral Mohab Mameesh, président et directeur exécutif de l'Autorité du canal de Suez.

Il a accompagné son exposé d'un film montrant la cérémonie de lancement haute en couleur avec avions et pelleteuses en nombre, orchestrée par le président, ainsi que des Egyptiens se rendant en masse dans des établissements financiers pour apporter leur contribution au financement du projet. « Beaucoup d'entreprises françaises ont proposé de venir pour investir », a affirmé l'amiral à l'Afp.

Une délégation du Medef doit se rendre début février en Egypte, selon l'organisation patronale.

Le secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, Matthias Fekl, et le ministre égyptien de l'Industrie, du Commerce et des Petites entreprises, Mounir Abdelnour, ont participé à la 7e réunion du conseil franco-égyptien des Affaires ouvert par le président égyptien en présence d'une soixantaine de hauts responsables d'entreprises égyptiennes et françaises, ont indiqué le secrétariat d'Etat et le Medef.

Une centaine d'entreprises françaises sont présentes en Egypte et emploient, selon les derniers chiffres officiels français, 30.000 personnes dans ce pays de plus de 85 millions d'habitants.