Semis de maïs Précocifier le chantier sans oublier de gérer la précocité des variétés
Semer plus tôt son maïs est une pratique source de nombreux avantages. Combiné à un ajustement lors du choix de la précocité de sa variété, il peut même faire gagner en rendement.
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Terre-net Média : Quels sont les avantages d’un semis précoce en maïs ?
Josiane Lorgeou d’Arvalis-Institut du végétal : L’avantage de se tenir prêt, tôt, à semer son maïs est déjà la possibilité de saisir les fenêtres de semis précoces, ce qui joue en faveur d’une bonne implantation. Par ailleurs, le cycle de végétation de la plante, plus long, lui permet de mieux valoriser les températures et le rayonnement. En fin de cycle, le producteur de maïs dispose de plus de souplesse dans le choix de la date de récolte, ce qui facilite également la gestion des coûts de séchage. La récolte, également plus précoce, laisse davantage de possibilités pour l’interculture et favorise une implantation du blé en bonnes conditions. Enfin, il réduit le risque de verse et de développement de fusariotoxines et permet de mieux esquiver les périodes à risque de déficit hydrique, voire les dégâts de foreurs.
Tnm : Quels gains le maïsiculteur peut-il alors espérer en semant plus tôt ?
Josiane Lorgeou : En l’absence de déficit hydrique et en année moyenne, les essais montrent qu’à même date de semis et de récolte, le choix d’une variété plus tardive apporte 4 à 7 q/ha de gains de rendement, ramené entre 1 et 4 q/ha après déduction des freintes et frais de séchage. Un semis au 1er avril au lieu du 26 pour une récolte à même date est source d’un léger gain variant de 0 à 2 q/ha mais compris entre 2 et 4 q/ha compte tenu des économies de séchage. Pour ce même itinéraire, le choix d’une variété plus tardive donne lieu à 4 à 9 q/ha de gains de rendement brut et entre 3 et 8 q/ha de gains de rendement net. A l’opposé, semer après le 10-15 mai expose à une perte de l’ordre d'un quintal par hectare et par jour.
Tnm : Existe-t-il des risques ?
Josiane Lorgeou : Certains risques liés aux effets de sols notamment peuvent apparaître en cas de semis ultra-précoces. La pratique soumet également la culture, pendant les premiers stades, au risque de températures froides et allonge la durée d'exposition aux bio-agresseurs. Concernant un éventuel ralentissement de la croissance au démarrage de la culture, l’historique montre que le nombre de jours compris entre le semis et le stade 6 feuilles a diminué quelle que soit la date de semis. Quant au risque de gel entre 3 et 6 feuilles, le nombre de jours où le thermomètre peut descendre sous les 2°C augmente avec un semis précoce. Nous constatons cependant que l’effet annuel reste majeur. Pendant la période de différenciation florale, entre 6 et 10 feuilles, les semis de mars sont plus exposés mais pas de manière significativement accrue.
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