Variétés traditionnelles de légumes Manifestation contre « le harcèlement des petits paysans » à Toulouse
TOULOUSE, 15 jan 2014 (AFP) - Plus de 200 personnes ont manifesté mercredi devant le siège de la répression des fraudes à Toulouse pour contester « le harcèlement de petits maraîchers » qui vendent sur les marchés des plants et semences de légumes de variétés traditionnelles ne figurant pas toujours au catalogue officiel, a constaté un journaliste de l'AFP.
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Dans des tracts, le Collectif anti-OGM de Haute-Garonne a contesté « le caractère abusif des contrôles de ces paysans qui vendent sur les marchés quelques plants de tomates ou de poivrons de variétés traditionnelles », alors même que « l'État prétend ne pas avoir les moyens de contrôler les multinationales du commerce international et de la "malbouffe" ». « On va nous dire : "vous faites beaucoup de bruit pour quelques petits maraîchers". Mais on leur demande de se soumettre à des règles inimaginables », a dit au micro le délégué général du Réseau Semences paysannes, Guy Kastler, éleveur dans l'Hérault.
« Les supermarchés vendent des tomates toujours de même dimension s'adaptant à une cagette toujours de même dimension : ils veulent ça, c'est leur problème. Mais les petits paysans et les consommateurs veulent, eux, des tomates goûteuses qui ont des formes diverses », a insisté Guy Kastler, membre de la Confédération paysanne.
L'agriculteur Christian Crouzet était venu du Lot-et-Garonne pour défendre, à Toulouse, le droit à produire et vendre des graines de variétés potagères traditionnelles dont certaines ne sont pas répertoriées au catalogue officiel géré par le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis). « On sent une pression des contrôles alors que jusqu'à présent, il y avait plutôt une tolérance au cas par cas (...) Or ce ne sont pas les variétés hybrides d'aujourd'hui qui ont fait la gastronomie française, mais des variétés rustiques et goûteuses adaptées à nos terroirs », a fait valoir Christian Crouzet, membre d'un groupement de producteurs de semences proposant jusqu'à 60 variétés de tomates.
Le réseau Semences paysannes avait déjà contesté en juin un contrôle de petits maraîchers de l'Ariège effectué le 17 mai. Dénonçant « un conflit d'intérêt », il assure que des salariés de l'organisation professionnelle des semenciers effectuent une part importante du contrôle du commerce de semences et plants, pour le compte de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
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