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Zoom adventices Panics et ambroisie vont remonter vers le Nord

Les caractéristiques biologiques de certaines espèces d'adventices les prédisposent à devenir des problèmes majeurs, ou bien à voir leur aire de répartition augmentée sous l’effet du changement climatique. C’est le cas de l’ambroisie à feuille d’armoise, des panics et des amarantes.

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La disparition des périodes de gel précoce ne permettrait plus l’élimination des espèces dites gélives (moutarde sauvage dans le colza, repousses de culture comme le tournesol par exemple). Les espèces vivaces (chardons, rumex) pourraient aussi être avantagées par une meilleure régénération de leurs organes de multiplication végétative.

UNE TOLÉRANCE RENFORCÉE DES ADVENTICES

Par rapport aux espèces cultivées, la variabilité génétique des espèces sauvages leur confère une capacité plus importante d’adaptation à de nouvelles conditions climatiques. Différents travaux ont montré que, dans un contexte d’augmentation de la teneur en CO2, avec un système photosynthétique identique, les adventices semblent généralement avantagées. En revanche, les espèces cultivées en C3 comme le riz, le soja et la luzerne seront très compétitives vis-à-vis des adventices C4.

La compétition entre les cultures et la flore
adventice sera probablement modifiée par les
changements de vitesses de développement
des espèces. (©M. Lebras, Cetiom)

Au-delà de l’exubérance de certaines adventices, le réchauffement climatique devrait renforcer leur tolérance : meilleure aptitude à redémarrer après un désherbage mécanique, meilleure aptitude à supporter l’herbicide. Un certain nombre d’espèces, déjà favorisées par des dérives d’efficacité, pourraient voir leur importance s’accroître. L’ambroisie à feuilles d’armoise (espèce envahissante), les panics et les amarantes vont certainement devenir des espèces difficiles à contrôler. L’orobanche, plante parasite de grandes cultures et de nombreuses adventices, pourrait également profiter de la présence de nouveaux hôtes.

UNE COMBINAISON DE TECHNIQUES DE DÉSHERBAGE

Globalement, le risque d’infestation majeure d’une ou de plusieurs adventices reste faible. Mais des changements significatifs de flore pourraient voir des espèces méditerranéennes remonter au nord du pays. D’autres effets du changement climatique (modification des régimes de pluviométrie, etc.) pourront aussi influer sur la dynamique des adventices. Cela ne fait que mettre en avant la nécessité de développer des systèmes de culture dans lesquels le désherbage repose sur un ensemble de pratiques complémentaires permettant de contrôler la croissance d’espèces agressives.

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