Produits de biocontrôle Rendement identique et Ift réduit de moitié au T1
Alors qu’un agrément impose d’inclure les méthodes alternatives au conseil agricole, que la protection intégrée a été élue comme le modèle à suivre, que les géants de la chimie se passionnent pour le biocontrôle, Goëmar reste seul dans cette catégorie à proposer une substance naturelle contre les maladies des céréales. Pas de révolution mais un objectif louable : sécuriser la réduction des doses. Un article extrait de Terre-net Magazine n°31.
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Les enjeux pour l’agriculteur : Eric Cochin, producteur de grandes cultures sur 119 ha à Gouillons en Eure-et-Loir.
intéressant et, vis-à-vis de
l’environnement, encore
davantage. » (©Eric Cochin)
« Il y a deux ans, ma coopérative m’a proposé Iodus, un stimulateur des défenses naturelles des plantes à base d’extraits d’algues marines. Un tel produit renforce la capacité d’autodéfense de la culture et doit permettre de retarder l’application du fongicide. Je me préoccupe de plus en plus de l’environnement. Alors mettre moins de produits, ça m’intéresse forcément, tant d’un point de vue écologique qu’économique d’ailleurs.
J’ai utilisé Iodus sur 30 ha de blé. La pression maladie de l’année était telle que j’ai cependant mené mon programme fongicide comme si je n’avais rien apporté. Au final, l’opération s’est soldée par un net surcoût au niveau du poste protection contre les maladies. L’année suivante, je n’ai donc pas renouvelé l’expérience à l’identique. Mon apprenti a mis en place quatre modalités d’essais d’un hectare en orge de printemps, pour comparer un témoin non traité, un fongicide classique, un passage de Iodus seul et un Iodus associé à un fongicide.
Avec une pression maladies inférieure à celle de la campagne précédente, les stratégies testées ont permis de gagner respectivement 3, 5 et 6,5 % de rendement par rapport au témoin. L’année prochaine, je pense essayer sur une bande d’environ 2,5 ha, toujours sur orge de printemps, un Iodus (rebaptisé Vacciplant, Ndlr) mais cette fois en deux passages : le premier à épi 1 cm et l’autre plus tard en fonction de l’évolution de la plante. J’expérimenterai également l’association entre le stimulateur et un fongicide. Et le reste de la parcelle sera conduite avec un programme classique. Je veux voir si je peux me passer de fongicide ou au moins réduire les quantités appliquées. Financièrement, cela me semble intéressant et, vis-à-vis de l’environnement, encore davantage. »
Les conseils de l’expert : David Gaillet, directeur commercial de Goëmar.
« Le chiffre d’affaires des produits de
biocontrôle représente 3 % du
marché des produits phytos. » (©Goëmar)
« Le témoignage d’Eric Cochin souligne le besoin d’expérience et de suivi pour l’utilisation des innovations de biocontrôle, plébiscitée par les pouvoirs publics et la société. Goëmar doit jouer son rôle d’accompagnateur dans ce domaine.
Iodus 40, à base de laminarine, une substance extraite des algues marines, a été le premier produit homologué dans la catégorie des stimulants de défense des plantes. Iodus 2 céréales lui a succédé avec une recommandation d’application au stade épi 1 cm, l’équivalent d’un T0. Ce positionnement est adapté à Iodus, qui agit en préventif comme un vaccin. La laminarine stimule les défenses immunitaires de la plante avant l’arrivée de la maladie, ce qui gêne l’installation des champignons et aide le fongicide à prendre le relais pour éliminer l’agresseur.
Selon nos essais, une pulvérisation de notre solution à épi 1 cm, suivie de deux applications de fongicides, donne un rendement équivalent à celui obtenu avec un programme de protection classique en trois passages. Cependant, cette recommandation d’application à épi 1 cm s’avère peu habituelle dans le cadre de la lutte contre la septoriose.
Complémentaire de la protection fongicide
De même composition, Vacciplant se substitue aujourd’hui à Iodus. Son arrivée sur le marché s’accompagne d’une nouvelle préconisation d’emploi, pour mieux coller aux habitudes de traitement et faciliter ainsi l’accès à la technologie. L’utilisation à épi 1 cm reste possible mais nous conseillons maintenant un emploi au T1, en même temps que le premier fongicide.
la laminaire, une algue marine. (©Goëmar)
Au niveau du rendement final, Vacciplant à 0,5 l/ha combiné à une dose inférieure raisonnée de fongicide autour du premier nœud, suivi de deux applications, donne le même résultat que trois traitements fongicides. Aujourd’hui, le biocontrôle seul ne suffit pas à protéger une culture, en dehors de milieux confinés comme les serres par exemple. Nous préférons pour cette raison parler de solutions combinatoires, plutôt qu’alternatives.
En pratique, l’agriculteur, accompagné de son technicien, compose son premier traitement, son association de bienfaiteurs, en fonction de la situation. La dose de matière active doit permettre de se couvrir par rapport à la pression maladie. Avec Vacciplant, le producteur conserve le même niveau de sécurité et peut réduire la dose de fongicide. En moyenne, grâce à la laminarine, il abaisse d’environ 45 % l’Ift fongicide du premier passage.
Les bénéfices compensent le surcoût
Notre solution élève le coût de la protection de 5 €/ha en moyenne, mais en diminuant l’Ift du traitement, le montant de la redevance pour pollution diffuse est allégé d’autant, ce qui vient rééquilibrer le niveau d’investissement global. En plus de la préservation du rendement, de la baisse de l’Ift, de la complémentarité des modes d’action, les solutions de biocontrôle telles que la laminarine limitent le risque d’apparition de résistance et améliorent l’image des pratiques agricoles.
Pour l’instant, cette substance est homologuée sur blé tendre, orge de printemps et d’hiver. Nous attendons une extension à toutes les céréales pour répondre aux attentes des producteurs d’avoine ou de triticale. La laminarine développe les défenses des plantes contre les complexes parasitaires précoces, septoriose et oïdium en particulier, mais montre également des effets secondaires favorables, par exemple contre piétin verse en blé, ou helminthosporiose et rynchosporiose en orge.
Les substances naturelles n’impliquent aucune contrainte de stockage ou de conservation, contrairement entre autres aux micro ou macro-organismes. Pour les grandes cultures notamment, la laminarine (molécule extraite de la laminaire, une algue marine) est stabilisée. Mais même s’il n’a pas de classement toxicologique, le fait que le produit soit homologué impose son rangement dans le local phytosanitaire.
Nous sommes à une étape charnière dans le développement des produits de biocontrôle. J’observe, d’un côté, une meilleure réceptivité du marché et des filières et de l’autre, la nécessité d’intégrer les méthodes alternatives. Intérêt et obligation se combinent.
La laminarine, seule molécule autorisée sur céréales, représentait moins de 100.000 ha sur la dernière campagne. Une surface plutôt anecdotique comparée à la sole française, mais qui nous permet quand même de confirmer la mise en place de notre produit. En 2014, nous ambitionnons de couvrir 400.000 ha. »
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