Cartographie parcellaire Hubert Thomas découpe l’Earl pour moduler PK
Déjà adepte de la modulation de l’azote grâce à l‘imagerie satellite, Hubert Thomas, en Earl avec son père, pousse plus loin la technique. Il va profiter cette année du travail de cartographie initié il y a deux ans pour moduler sa fumure de fond au niveau intra-parcellaire. A l’heure où certains choisissent l’impasse, il prône l’entretien à bon escient et espère l’accroissement de la fertilité de ses sols.
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Suite à une présentation par défisol R&D, une association normande, du principe de cartographie parcellaire afin de moduler des apports en éléments minéraux, Hubert Thomas a souhaité l’appliquer sur les 400 ha de l’Earl qu’il gère avec son père. « Je raisonne ma fumure de fond de manière à entretenir le niveau de fertilité de mes sols. Je fais donc rarement l’impasse, au moins sur mes têtes d'assolement, betteraves, pommes de terre et colza. Jusqu’à cette année, je calculais les apports, à l’aide de la grille du Comifer, en fonction de la succession culturale. »
Il s’agit donc de la distance minimum sur laquelle
il peut moduler. (©Terre-net Média)
Défisol R&D, à l’automne 2012, a commencé par rassembler toutes les photos aériennes datant d’après-guerre. Ainsi, à partir de l’historique des parcelles, remembrements, découpages et redécoupages mais aussi des pratiques culturales, quelque 500 microparcelles ont été identifiées. « Chacune a fait l’objet d’une analyse, soit une tous les 80 ares en moyenne, au cours de l’hiver 2012-2013. L’analyse des échantillons a permis d’évaluer les niveaux de pH, calcium, phosphore, potassium et magnésium.
« Nous savons maintenant quelle proportion de l’exploitation est excédentaire et déficitaire pour chaque élément et surtout nous pouvons localiser précisément les écarts pour pouvoir corriger à la baisse ou redresser selon les cas dans le but d'homogénéiser le tout. »
« A partir de données renseignées après la moisson - rotation, historique des apports, exportation ou non des pailles, objectifs de rendement - croisées avec les résultats d’analyses microparcellaires et les objectifs de fertilisation, c'est Cap Seine à travers Epiclès + qui délivre annuellement un conseil de fertilisation P, K et Mg sous forme d'une cartographie qui me permet de moduler les apports en fonction des besoins de chaque culture. »
CARTOGRAPHIE DES BESOINS
Pour le phosphore, Hubert Thomas donne l’exemple d’une parcelle de 10,61 ha qui présente des écarts de 140 kg selon les endroits. « L’outil préconise d’apporter du Super 35, à la dose de 340 kg/ha sur 0,51 ha, à 310 kg/ha sur 5,04 ha, à 260 kg/ha sur 2,77 ha et à 200 kg/ha sur 2,30 ha ». Un logiciel de conversion, le même que pour Farmstar, que l’agriculteur utilise pour moduler son dernier apport d’azote, permet de faire le lien entre les cartes et le boîtier de l’épandeur.
dès cette année. (©Terre-net Média)
La mise en place du service a coûté environ 26.000 € à l’Earl Thomas. Une somme qui s’explique par le nombre important d’analyses qui ont été réalisées. « Mais je n’ai plus rien à payer pour le service. Et surtout, à 300-400 € la tonne d’engrais, vu ma stratégie qui, de toute façon, vise l’entretien, je pense réduire le coût du poste fumure de fond et amortir la dépense. Je suis conscient du fait que plusieurs années seront nécessaires à corriger ce qui doit l’être mais au moins maintenant je sais exactement où sont les besoins et de quel ordre. A priori, dans dix ans, un test décidera ou non d'une nouvelle batterie d’analyses. Normalement les écarts devraient être lissés. »
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