L'actu d'Arvalis Blé tendre : désherbez avant tout !
La sortie d’hiver est marquée par une forte pression adventices en Poitou-Charentes. L'équipe régionale d'Arvalis-Institut du végétal prévient qu'avant de réaliser l’apport d’azote, il est impératif d’intervenir rapidement dès que les conditions agro-climatiques le permettent, notamment s’il n’y pas eu de désherbage d’automne. Des conseils transposables...
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Les conditions de températures cumulées depuis les semis, supérieures à la normale, ont permis un tallage des céréales abondant mais également un développement des adventices - graminées comme dicotylédones - bien levées et très développées. Ce phénomène est renforcé par la minéralisation de l’azote du sol qui s’est maintenue tout l’hiver et alimente en continu cultures comme adventices.
Avec le retour de conditions météo plus favorables (faible gelée, températures < 10°C en journée, sans pluie et d’une hygrométrie plus favorable), la priorité est à donner au désherbage, dès que les blés se « reprennent ». Les blés ont cumulé ces derniers jours l’effet du froid et des conditions venteuses. Côté conditions climatiques, on peut rappeler que les antigraminées foliaires et racinaires du type sulfonylurées (Atlantis, Archipel, Abak…) exigent une bonne hygrométrie et sont assez peu exigeants en températures. Il est possible d’intervenir dans les prochains jours après la reprise de végétation en surveillant toutefois les amplitudes thermiques. Reporter l’intervention si une gelée significative est annoncée (- 3 à - 4°C) ou si l'amplitude est supérieure à 15°C avec petites gelées.
Selon les passages d'automne
Certaines parcelles de céréales n’ont pas encore pu être désherbées en raison des épisodes pluvieux répétés depuis le mois d’octobre : dans ces situations, dès que les sols sont portants et les conditions météo favorables citées précédemment, la priorité est à donner au désherbage. Différer le traitement peut pénaliser le rendement car les adventices exercent rapidement et durablement une concurrence vis-à-vis de la culture en place (concurrence pour l’accès à la lumière et aux minéraux).
Dans les situations de fortes infestations graminées ou de résistance, travailler en programme est indispensable, avec un traitement d’automne et un passage de sortie d’hiver. Dès que possible, une intervention est à positionner.
Pour les parcelles désherbées à l’automne, avec généralement d’assez bonnes efficacités, certaines nécessiteront un complément de sortie d’hiver pour gérer des populations importantes en graminées. Le choix du produit à employer sera directement lié à celui appliqué à l’automne. De plus, on assiste aussi à des levées et des développements rapides de dicotylédones, notamment gaillets et vivaces. Il faudra être vigilant sur les rattrapages : les doses et le choix de produits devront être adaptés soigneusement aux flores visées et au développement des mauvaises herbes les plus avancées.
Adapter les traitements aux stades
Avec des adventices parfois très développées, il sera nécessaire de revoir les doses à la hausse voire de changer de désherbant. Les produits à action de contact dominante seront inopérants sur des stades avancés. Les tableaux ci-dessous vous permettront d’adapter le traitement.
Désherber avant de fertiliser
Certes, fertilisation et désherbage sont indépendants d’un point de vue technique, mais les deux sont liés agronomiquement : si l’azote est apporté sur une culture non désherbée, celui-ci bénéficie autant aux adventices qu’à la culture. Afin d’optimiser l’efficacité des herbicides, il est essentiel de désherber avant le premier apport d'azote : les herbicides sont plus efficaces, les adventices étant jeunes et non stimulées par la fertilisation notamment les graminées.
Certaines parcelles peuvent être « soufflées » notamment celles qui n’avaient pas pu être roulées à l’automne. Pour les sols légers, les conditions à venir pourront être favorables pour réaliser un bon rappuyage ce qui favorise le contact sol/racines, assure une bonne absorption des apports d’engrais à venir et limite les risques de carence. Cette intervention peut être réalisée sans risque jusqu’à la fin du tallage mais décalée par rapport au désherbage.
Quelles stratégies de rattrapage en l’absence de désherbage d’automne ?
Les solutions proposées ci-dessous ne sont pas exhaustives. Elles nécessiteront un complément vis-à-vis des dicotylédones : pour cela, prendre en compte le spectre dicotylédones des produits antigraminées indiqués et tenir compte de la réglementation sur les mélanges.
En situation d’installation de résistances, pour le rattrapage : en cas de résistance aux Fops ou Den (groupe A, comme Axial, Agdis…), il faut rattraper en sortie d’hiver avec un groupe B (inhibiteur Als comme Atlantis, Abak…) et inversement en situation de résistance au groupe B.
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