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Incendies de Morlaix Six personnes en garde à vue

Brest, 4 mars 2015 (AFP) - Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue mercredi matin dans le cadre de l'enquête sur les incendies de bâtiments publics de Morlaix le 19 septembre, a-t-on appris de sources proches de l'enquête, confirmant une information de iTélé.

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« Plusieurs personnes sont en garde à vue depuis ce matin mercredi 04 mars 2015, sur commission rogatoire délivrée par le juge d'instruction en charge du dossier », a annoncé dans un premier temps le procureur de la République de Brest, Éric Mathais. Et de sources proches de l'enquête, il y avait six personnes en garde à vue mercredi en début de matinée. Il s'agit de personnes liées au monde agricole, dont cinq ont été interpellées vers 7h du matin. Des perquisitions étaient en cours sur plusieurs exploitations agricoles du Finistère Nord. Plus de six autres personnes étaient en cours d'audition mercredi matin ou devaient être entendues comme témoins dans la journée. Cette opération a été menée conjointement par la police judiciaire et la gendarmerie sur commission rogatoire d'un juge d'instruction de Brest.

« Les personnes interpellées sont sereines, collaborent avec les autorités judiciaires et sont disposées a dire ce qu'elles savent », a assuré auprès d'un correspondant de l'Afp Me Christian Bergot, avocat de trois interpellés, trois producteurs légumiers, dont deux sont en garde a vue a Brest. Les personnes interpellées l'ont été dans le cadre d'une enquête pour « dégradations et incendies volontaires de biens publics » mais « la participation ou la non-participation des personnes entendues n'est pas établie, c'est le rôle de l'enquête en cours », a ajouté l'avocat.

« Une dizaine de femmes et d'hommes a été arrêtée ce matin à grands renforts de forces de l'ordre », ont déploré dans un communiqué les syndicats Fdsea et JA du Finistère qui « dénoncent l'acharnement des pouvoirs publics à vouloir mettre des noms sur un mouvement de colère spontané (...) ». Dans ce même texte, ils « préviennent que ces arrestations risquent d'attiser les tensions » car « ces arrestations spectaculaires sont vécues comme une nouvelle stigmatisation de la profession agricole, qui souffre quotidiennement dans la plus grande indifférence ».

Une centaine de légumiers du Nord-Finistère avaient incendié dans la nuit du 19 au 20 septembre 2014 le centre des impôts et le bâtiment abritant la Mutualité sociale agricole (Msa) de Morlaix lors d'une manifestation contre les réglementations administratives et fiscales. Les dégâts causés par les incendies des deux bâtiments sont estimés à 2,5 millions d'euros.

« Depuis 10 ans le centre des impôts de Morlaix a fait l'objet de six attaques, mais l'incendie de septembre est un cap qui a été franchi dans la violence », a expliqué Florence Héré, responsable du syndicat Cgt des impôts à Morlaix.

Un militant des Bonnets rouges avait déjà été interpellé en octobre dans le cadre de cette affaire. L'homme, âgé de 40 ans, a été mis en examen pour « dégradation et destruction » d'un bien et entrave à l'arrivée des secours. Se présentant comme un « membre actif » des Bonnets rouges, le suspect a été écroué dans un premier temps puis relâché et placé sous contrôle judiciaire. Il avait reconnu avoir participé à la manifestation mais contesté son implication dans les incendies. « Notre position depuis le départ c'est de dire que la justice s'est trompée de cible en procédant à son interpellation. Dans le dossier depuis le départ existent des éléments permettant ces interpellations, mieux vaut tard que jamais, le dossier prend enfin sa véritable dimension », a commenté son avocat, Me David Rajjou.

Le Premier ministre Manuel Valls avait condamné fermement ces incendies et promis des poursuites judiciaires.

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