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Témoignage « J’ajuste le niveau de protection de mes blés à ce qu’ils me rapportent »

Julien Bournaison, polyculteur à Livry-Louvercy dans la Marne, nous explique sa stratégie pour la culture et la commercialisation de son blé.

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Pour la protection fongicide, l’investissement de Julien Bournaison dépend du prix du blé. (©Terre-net Média)

« En 2014, j’obtiens de bons rendements en blé, 10 t/ha. Le PS est satisfaisant et le taux de protéines bien au-dessus de 11 %. Mais je n’échappe pas à la dégradation des temps de chute de Hagberg. Ils s’échelonnent de 120 à 250 sec, avec une moyenne à 180 sec. Les réfactions appliquées par Acolyance, ma coopérative, égales à 10 €/t en moyenne, vont entamer mon prix de vente.

 (©Julien Bournaison)

Je gère moi-même la commercialisation de ma récolte. J’ai commencé à vendre mon blé 2014 en février 2013 sur le marché à terme, et j’ai déjà engagé une partie de la récolte 2016. Je fixe mon prix objectif d’abord en fonction de mon coût de production que j’estime à 140 €/t. Fin décembre, j’en étais à 70 % de ma récolte vendue à 170 €/t en moyenne. Depuis 2009 que je pratique, j’arrive toujours à me positionner au-dessus du prix moyen de la coopérative.

Je stocke l’intégralité de ma récolte, ce qui me permet de profiter des primes d’expédition directes, comprises entre 5 et 9 €/t de blé. Cela m’apporte en plus une importante flexibilité à la moisson, plutôt que de dépendre des horaires d’ouverture des silos et de livrer en pleine affluence, même si je dois veiller à récolter au taux d’humidité imposé par les contrats. Concernant les prix, j’ai vendu mon blé en 2013 à 190 €/t. En 2014, compte tenu des réfactions, je suis plutôt à 160 €/t. Je perds ainsi 120 €/ha de marge brute au niveau de la Sau globale et 300 €/ha sur la seule culture du blé. 

Je ne ferai pas d’ajustement au niveau des achats de matériels. Je poursuis le plan d’investissement comme il a été défini sur plusieurs années. Par contre, je vais serrer les boulons sur les autres postes : engrais, entretien, phytos… Pour la protection fongicide, l’investissement dépend du prix du blé. L’année dernière, je comptais 70 €/ha pour trois passages. Cette année, je descends à 55-60 €/ha en choisissant des produits meilleur marché pour le premier traitement. J’ai aussi semé des variétés plus résistantes aux maladies pour, si possible, économiser une intervention et ainsi alléger la facture. »

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