Changement climatique Baisse de 10 à 25 % de la recharge des nappes d'eaux souterraines

L a hausse des températures liée au changement climatique, et donc de l’évaporation, aura pour conséquence l’augmentation de l’assèchement des sols. Or des sols plus secs, qui limitent l'infiltration des eaux, entraînent une diminution de la recharge de la nappe par les précipitations. Le projet Explore 2070 prévoit une baisse entre 10 et 25 % de la recharge en eau des aquifères. Deux zones seraient plus sévèrement touchées : la moitié du bassin versant de la Loire subirait une diminution de 25 à 30 % et les nappes du sud-ouest de la France qui verraient leur niveau de recharge diminuer de 30 à 50 %. La diminution de la recharge impacterait également le débit moyen des cours d’eau, entre 10 et 40 % dans la moitié nord du pays et entre 30 et 50 % dans la moitié sud. En parallèle, la surélévation du niveau marin et l’accroissement de la demande estivale en eau fragiliseraient les aquifères côtiers, en les exposant à une intrusion croissante d’eaux salées.

Selon les porteurs du projet, « afin de limiter les impacts du changement climatique sur les ressources en eaux , il convient de mieux répartir les prélèvements dans l’espace et le temps et, entre autres, de gérer activement la ressource par la mise en place de stockage en aquifère et de recharge artificielle ».

Les résultats et préconisations du projet Explore 2070 s’appuient sur sept modèles de climat du Giec et des modèles hydrodynamiques pour le calcul des écoulements dans les nappes d’eau souterraines et en rivière. Météo France a fourni les données d’entrée concernant l’hydroclimatologie, et le Bipe (Bureau d’informations et de prévisions économiques) les projections de la demande en eau à l’horizon 2070. Coordonné par le groupement Brgm/Armines sous l’égide du ministère de l’Environnement, ce projet a permis de donner une fourchette globale d’estimation sur l’évolution future des eaux souterraines. Des déclinaisons régionales du projet permettront d’affiner les résultats.