Chicago hebdo La météo et le dollar ont provisoirement soutenu les cours

« La semaine a été très humide et cela a affecté la qualité des cultures et provoqué des retards dans les semis, ce qui peut se ressentir sur les rendements », particulièrement pour le maïs, a souligné Alan Brugler, chez Brugler Marketing and Management. Par ailleurs, « le dollar a été généralement faible cette semaine, et cela a aidé », a-t-il ajouté, car « les marchés agricoles sont très sensibles à la demande venue des exportations » - même si les chiffres parus jeudi sur le sujet ont été plutôt modestes, selon lui. Enfin Dax Wedemeyer, chez US Commodities, notait que le marché avait bénéficié d'un rebond technique, les cours ayant peut-être « trop baissé » ces derniers temps.

Cependant, Dewey Strickler, chez AgWatch, a noté que, pour le soja du moins, « la reprise des cours a l'allure d'une correction, suggérant que des valeurs plus basses sont probables » à court ou moyen termes. Les cours ont d'ailleurs perdu près de 1 % durant la seule journée de vendredi. Le calendrier habituel des semis est respecté, et l'abondance des récoltes sud-américaines pèse sur le marché, a-t-il souligné. « Les fondamentaux plaident franchement pour une baisse des cours du soja, même si le caractère extrême des positionnements (à la baisse) des investisseurs laisse le marché vulnérable à des percées comme on en a vu mardi », a-t-il précisé.

« Le marché table sur une prévision d'accroissement des stocks en fin de campagne pour le maïs » 

Le blé, quant à lui, est la matière première qui a le plus fortement rebondi durant la semaine, avant un repli vendredi, « à cause du recul du dollar et des soucis sur la qualité », a souligné M. Stricker. Quant au maïs, il n'a que peu bénéficié des dernières directives de l'Agence de protection de l'environnement sur la composition de l'éthanol, qui ont été sans surprise, selon M. Brugler. « Nous avons eu une bonne semaine sur les marchés, mais avec le réchauffement des températures, la fin des pluies et un dollar plus fort, il pourrait en aller autrement la semaine prochaine », a prévenu M. Wedemeyer. M. Brugler a souligné que les investisseurs surveilleraient de près le rapport mensuel du ministère de l'Agriculture sur l'offre et la demande mondiales mercredi. « Le marché table sur une prévision d'accroissement des stocks en fin de campagne pour le maïs », a-t-il dit, expliquant que les ventes avaient pris du retard par rapport aux prévisions d'exportation.

Pour le soja, les exportations pourraient être annoncées en hausse, avec des stocks plus réduits en fin de campagne, « mais les cours ont déjà monté cette semaine, donc il n'est pas sûr que ça fasse encore bouger le marché », a-t-il dit. Enfin pour le blé, « une surprise est très improbable » à cette période de l'année, alors qu'une campagne de ventes s'achève et que la prochaine n'a pas encore commencé, a noté M. Brugler.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus actif, a fini la séance de vendredi à 3,6050 dollars contre 3,5100 dollars à la fin de la semaine précédente, soit une hausse de 2,71 %. Le boisseau de blé pour juillet se vendait à 5,1700 dollars contre 4,7700 dollars à la clôture de vendredi dernier (+ 8,39 %). Le boisseau de soja pour juillet cotait 9,3775 dollars, contre 9,3400 dollars précédemment (+ 0,40 %).