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Crise de l'élevage Berlin dénonce les barrages d'agriculteurs français

Berlin, 29 juil 2015 (AFP) - Le ministre allemand de l'Agriculture Christian Schmidt a dénoncé mercredi les barrages d'agriculteurs français mécontents, appelé au respect du marché unique et à cesser d'incriminer la concurrence allemande.

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De tels barrages, « ce n'est pas normal », même « avec tout le respect dû à l'expression de la protestation », a dénoncé Christian Schmidt lors d'une interview à la radio Deutschlandfunk. « Nous sommes dans le marché unique et il doit être respecté », a ajouté le ministre.

Les producteurs français, surtout de viande et de lait, sont mobilisés depuis plus d'une semaine pour protester contre les prix trop bas . Leurs manifestations ont pris un tour spectaculaire, avec barrages routiers et détournements de camions étrangers, notamment à la frontière allemande. 

Mais Christian Schmidt a réfuté les accusations de dumping social ressurgies ces dernières semaines contre l'agriculture allemande , ses exploitations géantes et ses gigantesques abattoirs qui fonctionnent grâce à la main d'œuvre bon marché d'Europe de l'Est. « Il n'y a rien de vrai là-dedans. La question est plutôt de savoir si l'on est compétitif », a estimé Christian Schmidt. « Je conseillerais (...) à l'économie française de s'examiner elle-même et de ne pas regarder les autres », a-t-il remarqué.

Le président français François Hollande a promis aux agriculteurs un « plan d'urgence ». Vendredi, son ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a lui obtenu un accord entre producteurs, industriels et distributeurs, afin d'assurer un prix minimum pour le lait et de « favoriser la production française ». Cette incitation à la préférence nationale irrite l'Allemagne. La fédération allemande de l'industrie laitière Miv a écrit lundi à Bruxelles pour dénoncer ce favoritisme. « Ce sont des choses qui ne correspondent pas au marché unique et à l'esprit du marché unique », a également critiqué Christian Schmidt.

Berlin s'agace alors que les agriculteurs allemands eux-mêmes souffrent de la baisse des prix. En cause, l'embargo russe sur les produits alimentaires à cause de la crise ukrainienne, la baisse de la demande en Chine où la croissance ralentit, et la pression de la grande distribution.

La fin du système de quotas de production de lait depuis le printemps touche également l'Allemagne. Face à cette crise, la fédération des agriculteurs allemands a réclamé vendredi un soutien financier de Bruxelles pour les producteurs laitiers, après des manifestations d'éleveurs dans le nord du pays, bien plus discrètes qu'en France.

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