Notre-Dame des Landes Trois opposants convoqués pour des dégradations à la « ferme des 1.000 vaches »
Blain (France), 8 sept 2015 (AFP) - Environ 80 opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes se sont rassemblés mardi devant la gendarmerie de Blain (Loire-Atlantique), en soutien à trois des leurs, convoqués dans le cadre d'une enquête sur des dégradations commises en octobre à la « ferme des 1.000 vaches » dans la Somme, a constaté l'Afp.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les opposants, accompagnés de quatre tracteurs, se sont réunis dans le calme en début de matinée devant la gendarmerie, où étaient convoqués en audition libre pour des « dégradations en réunion » trois agriculteurs, une femme et deux hommes, impliqués dans la lutte contre le projet de transfert de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes.
Il leur est reproché d'avoir commis le 27 octobre dernier, à la veille du procès à Amiens de neuf militants de la Confédération paysanne, des « dégradations ou détériorations d'un bien d'autrui commis en réunion », en l'occurrence d'avoir endommagé une clôture de la ferme des 1.000 vaches, à Drucat, près d'Abbeville (Somme). Le montant du dommage s'élèverait selon eux « à 700 euros ».
Ces convocations font suite à une plainte déposée par Michel Ramery, le promoteur de la ferme, devant le parquet d'Amiens. Un autre agriculteur avait déjà été entendu début juillet par les gendarmes de Couëron, selon le Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d'aéroport (Copain 44), dont la Confédération paysanne est membre.
« Ils (les gendarmes, ndlr) m'ont posé des questions, m'ont montré des photos sur lesquelles j'aurais été reconnue, mais je n'étais pas sur place. Je leur ai dit que j'avais 30 témoins, mes vaches laitières, mais ils ne les ont pas retenus », a déclaré à la sortie de son audition Sylvie Thébault, dont l'exploitation se trouve sur la zone où doit être construit le futur aéroport nantais.
Les deux autres personnes convoquées, un agriculteur et un occupant de la « Zad » - la « zone d'aménagement différé » que les opposants ont rebaptisée « zone à défendre » - ont été entendues comme témoins « parce que (leur) numéro de téléphone figurait sur le tract d'appel à la manifestation », a expliqué l'une d'elles, « Mika ».
Le 28 octobre, lors du procès en correctionnelle des militants de la Confédération paysanne, entre 1.500 et 4.000 personnes venues de toute la France s'étaient réunies devant le palais de justice d'Amiens, « mais a priori les seules personnes qu'ils interrogent, ce sont des opposants à Notre-Dame-des-Landes », a souligné Mme Thébault, qui dénonce « une forme d'acharnement, d'embêtement, d'intimidation ».
Pour accéder à l'ensembles nos offres :