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Réchauffement climatique Agir là où c'est possible, en agriculture aussi

La fertilisation est l'activité la plus émettrice de gaz à effet de serre en production de grandes cultures. (©Terre-net Média)

L’agriculture a un rôle à jouer dans l’atténuation du changement climatique. Les pratiques doivent s'adapter pour limiter les conséquences du réchauffement global, en France comme ailleurs.

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La France contribue au niveau mondial à 1,2 % des émissions de gaz à effet de serre (Ges), loin derrière la Chine, les Etats-Unis, la Russie et l’Inde, à eux quatre responsables de la moitié des émissions. Au niveau français, l’agriculture et la sylviculture sont responsables de 21 % des émissions de Ges, ce qui représente 110 MtéqCO2. Le secteur a réussi à les réduire de 10 % en 20 ans, quand les secteurs résidentiel tertiaire et celui des transports l’augmentaient d’autant. L’industrie manufacturière est, elle, parvenue à réduire de 40 % ses émissions.

Katia Laval, physicienne et membre du Giec, prévient des dangers de trop relativiser. « En effet, la France n’est que peu responsable des émissions de Ges au niveau mondial mais les Français font partie du genre humain, globalement responsable du réchauffement climatique et de ses conséquences sur la planète. Et si nous nous limitons à 1,2 % d'émissions, c’est surtout grâce au nucléaire, une source d’énergie sujette à controverse… Nous avons notre part de responsabilité et un savoir-faire à partager pour contribuer à freiner le changement climatique. »

Engrais azotés : les principaux emetteurs en grandes cultures

CH4 et N2O sont les principaux gaz à effet de serre agricoles. Gérard Morice, ancien directeur d'Arvalis-Institut du végétal, explique qu'« ils viennent pour près de la moitié des sols, pour un quart de la fermentation entérique, puis des déjections animales et enfin de la consommation d’énergie ». En production de grandes cultures, selon le Giec, la principale source d’émission vient de l’usage des engrais azotés. Un essai mené à Boigneville par Arvalis-Institut du végétal le confirme. « Le poste fertilisation, pour la culture du blé tendre, en combinant la fabrication de l’engrais et les émissions au sol, représente 87 % des sources de Ges. Cependant, le blé en fixe quatre fois plus d'équivalent CO2 que sa culture n’en émet au total. Un atout de l’agriculture par rapport à d’autres secteurs, sa capacité à stocker le carbone. »

L’agriculture peut être source de solutions. En adoptant dans chaque région les meilleures pratiques possibles, Jean-François Soussana, directeur scientifique environnement de l’Inra, estime qu' « une baisse de l’ordre de 20 % des émissions de méthane et de protoxyde d’azote serait possible sans qu’elle n’affecte la production agricole. Le stockage de carbone dans la matière organique des sols cultivés et des prairies, ainsi que la restauration des sols dégradés présentent probablement le potentiel le plus important de lutte contre le changement climatique. Le potentiel des bioénergies est également considérable. »

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