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Commercialisation des céréales 2 millions de tonnes d'orge pour la Chine

La Chine a acheté 96 % des exportations françaises d'orge à destination des pays tiers.  (©Terre-net Média)

Le conseil spécialisé de la filière céréales de FranceAgriMer constate des exportations exceptionnelles d'orge vers la Chine. 96 % des ventes vers les pays tiers sont réalisées avec les Chinois. Concernant la production de blé, elle est revue à la hausse. Ce marché est stable par rapport à octobre 2014. La qualité ne suffit pas à trouver des débouchés. Le point sur les marchés des céréales avec Olivia Le Lamer, chef de l'unité grandes cultures chez FranceAgriMer, et Rémi Haquin, le président du Conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer.

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La Chine a acheté 96 % des exportations françaises d'orge à destination des pays tiers.  (©Terre-net Média)
 

Terre-net : Comment se comportent les différents marchés céréaliers ?

Le marché de l'orge reste tourné vers l’exportation vers les pays tiers, la Chine principalement (96 %). De bons rendements entraînent une revalorisation de 100 000 t des estimations de stock reportable.

En maïs, les prévisions de récolte annoncent 13 Mt. « C’est 240 000 tonnes de moins que les chiffres annoncés le mois dernier, explique Olivia Le Lamer, chef de l’unité grandes cultures de FranceAgriMer. Cependant, il est toujours difficile de prédire les surfaces qui seront récoltées en grains, maïs humide ou ensilage. Les chiffres vont s'affiner avec le temps. » Les délégations régionales expliquent cette baisse essentiellement par le stress hydrique du mois de juillet, moins frappant dans les zones irriguées. La collecte est, elle aussi, logiquement revue à la baisse, de moins 160 000 t, ce qui la porte à 11,4 Mt. 5,1 Mt de maïs à l’export sont toujours destinés à l’Union européenne.

En blé dur, la production 2015 est stable avec 1,7 Mt.

Enfin, du côté du blé tendre, la production est encore revue à la hausse de 290 000 t et atteint 41 Mt, avec 5,1 Mt destinés à l’aliment du bétail et 60 000 t de moins prévues pour le marché européen. Au 9 octobre, 2,3 Mt avaient pris le départ des ports français vers les pays tiers, dont 1,4 Mt vers l’Algérie. Au cumul des trois derniers mois, c’est 17 % de plus qu’en 2014 et 15 % de moins qu’en 2013.

L’estimation à l’export vers les pays tiers est revalorisée de 500 000 t. Le Mexique est cette année un bon débouché pour les blés français. Le bilan s’allège : deux millions de tonnes de disponible. Ceci étant, ces ventes de blé au Mexique sont plutôt liées à une opportunité. « Je ne peux pas l’expliquer autrement pour le moment, annonce Olivia Le Lamer. La moindre qualité des blés américains n'expliquent pas non plus ce regain d'exportations de blés français vers le Mexique. Aucune hypothèse durable ne peut être faite. »

Terre-net : Les tensions avec l’Iran ont-elles des conséquences sur le marché ?

« La situation avec l’Iran a été occultée dans la méthode de calcul. Les chiffres ne prennent pas en compte le conflit. L’Iran et l’Arabie Saoudite exigent des qualités de blé différentes de celles des blés français au niveau des critères technologiques. Les exportations ne devraient donc pas, a priori, être influencées. Les cahiers des charges de ces pays sont plutôt adaptés aux blés allemands, polonais et lituaniens. »

Terre-net : La baisse du prix du pétrole a-t-elle une influence sur les importations des pays producteurs ?

« Oui, la baisse du prix du pétrole influence les importations. C’est un élément qui pèse sur le marché, certains pays producteurs de pétrole étant de gros importateurs. Mais le pétrole n’est pas la seule explication. Des situations économiques difficiles contribuent elles aussi à réduire la demande. Les Etats-Unis en font les frais au Nigéria par exemple. Les Nigérians s’approvisionnent plus volontiers en blé de moindre qualité d'origine mer Noire », explique Olivia Le Lamer.

Terre-net : A quoi peut-on s’attendre de la part du marché algérien ?

« L’Algérie devrait rester un client important. Ceci dit, c’est un pays qui a tendance à diversifier l’origine de ses blés. Par ailleurs, on constate que le marché marocain est plus protectionniste : les taxes à l’importation sont élevées. Elles baissent selon leur stock et leur récolte. Cette année, le pays connaît une excellente récolte donc les débouchés sur ce marché semblent peu probables », explique Rémi Haquin, le président du Conseil spécialisé pour la filière céréales.

En marge, le taux de protéines des blés français va devoir s’améliorer pour ne pas être dévalorisé sur les marchés. C'est pourquoi la génétique cherche à améliorer l'assimilation de l’azote des variétés. Cela ne sera pas suffisant. La filière doit s’organiser pour sensibiliser à l’importance de mieux raisonner la fertilisation et le fractionnement. Cela passera probablement par une valorisation des taux de protéines à la collecte comme le font déjà certains organismes stockeurs. Le système de bonus/malus doit se répandre et surtout le malus, s’il est augmenté, devrait sensibiliser un peu plus encore les producteurs.

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