Chicago hebdo Fort recul des cours sous le poids du dollar et de stocks en hausse

« Globalement, la tendance est à la baisse avec la force du dollar et la baisse des cours du pétrole, et le rapport de l'USDA n'a pu apporter aucun soutien », a déclaré Michael Zuzolo, chez Global Commodity Analytics and Consulting. « En outre, le temps favorable en Amérique du Sud ajoute au sentiment négatif dominant », a ajouté Bill Nelson, chez Doane Advisory, alors que les semis de maïs et de soja sont en cours en Argentine et au Brésil, deux pays concurrents des Etats-Unis sur les marchés mondiaux.

Pour ce qui est du maïs, le rapport de l'USDA sur l'offre et la demande a fait état mardi d'une production revue en hausse, ce qui a conduit à la prédiction de stocks de fin de campagne plus abondants que beaucoup d'investisseurs ne le prévoyaient, a expliqué M. Nelson, d'autant que par ailleurs le ministère a revu en baisse ses attentes d'exportations en Chine. « Pour le moment, le plus embêtant pour le maïs c'est la morosité des exportations et le déclin de la demande », a aussi expliqué Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisors.

Vendredi, les chiffres hebdomadaires des nouvelles ventes à l'exportation étaient dans le haut de la fourchette des attentes, mais « seulement 30 % de l'objectif de vente de l'USDA a été réalisé, très en deçà des 49% habituels » à cette période de l'année, ont noté les analystes de la maison de courtage Allendale, s'attendant à ce que le ministère doive revoir ses attentes dans son prochain rapport mensuel.

Prévisions de vente de blé à l'étranger revues à la baisse

Pour le soja, l'USDA a revu en forte hausse son estimation de la production américaine, a souligné M. Nelson, ce qui a également conduit à une révision à la hausse des chiffres des stocks. Les chiffres à l'exportation de vendredi ont dépassé les attentes, mais là encore les analystes d'Allendale estiment que l'USDA s'est montré trop optimiste sur ses prévisions de ventes annuelles. Pour le blé, l'USDA a déjà revu en baisse ses prévisions de vente à l'étranger, a noté Bill Nelson. Cela l'a conduit à réviser en hausse ses prévisions de stocks, qui devraient s'afficher au plus haut depuis plusieurs années. Une autre révision en baisse n'est pas à exclure, estime Allendale, malgré des chiffres hebdomadaires conformes aux attentes vendredi.

La semaine prochaine, « le marché va encore faire très attention à l'évolution du dollar», dont le regain de vigueur actuel rend la production américaine peu concurrentielle, a noté M. Nelson. « Le marché des actions (qui a baissé tout au long de la semaine écoulée à New York) sera également surveillé, au cas où il déclencherait des appels de marge en continuant de baisser », a-t-il ajouté. Il a rappelé que les marchés agricoles avaient souffert fin août de la dégringolade des marchés boursiers, certains investisseurs devant vendre de nombreuses classes d'actifs pour récupérer des liquidités. Chez Price Futures Group, Jack Scoville voulait cependant croire que les cours avaient suffisamment baissé pour justifier une reprise des ventes. « Nous avons commencé à voir des gens prêts à acheter à ce niveaux de prix, mais pas assez », a-t-il dit. « Pour le moment, les agriculteurs sont réticents à vendre vu les prix, mais cela pourrait changer si on finit par atteindre un plancher », a-t-il ajouté.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a fini la séance de vendredi à 3,5825 dollars, contre 3,7300 en clôture le 6 novembre, soit une chute de 3,95 %. Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 4,9575 dollars contre 5,2325, une chute de 5,26 %. Le boisseau de soja pour janvier, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,5525 dollars, contre 8,6725 dollars précédemment, un recul de 1,38 %.