Chicago Le blé toujours plus bas, soja et maïs bénéficient d'un optimisme prudent

« Cela fait pas mal de temps que le blé est le plus faible des trois », a souligné Frank Cholly, chez RJO Futures, notant que cette culture est aussi la plus vulnérable au regain de vigueur du dollar, vu le niveau très bien approvisionné du marché mondial. Par ailleurs, les investisseurs ont attendu les normes de production de biocarburant que devait publier après la clôture l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA). La maison de courtage Allendale a noté que la production de biocarburants conventionnels, utilisant du maïs pour l'éthanol, avait été prévue en juin dernier en augmentation régulière d'ici à 2016, avec un objectif de 13,40 milliards de gallons (507,25 millions d'hectolitres) cette année et 14 milliards (529,96 millions d'hectolitres) en 2016. En tout état de cause, la réactivité du marché aux nouveaux chiffres restait à confirmer, autant pour Frank Cholly que pour Allendale, dont les experts ont noté que « la production réelle d'éthanol (aux Etats-Unis) dépasse actuellement les objectifs fixés, le surplus étant vendu à l'exportation ».

Pour Frank Cholly, les mouvements des cours s'expliquaient surtout par des achats et ventes spéculatifs, le marché étant entré en période de fêtes de fin d'année, où traditionnellement les volumes d'échanges sont très faibles. « Il n'y a vraiment pas beaucoup d'actualité », a-t-il noté, les agriculteurs américains ayant globalement terminé les semis de blé d'hiver et achevé les récoltes de soja et de maïs.

En revanche certains investisseurs suivent l'actualité argentine, où le prochain ministre de l'agriculture a indiqué durant le week-end qu'il prévoyait du supprimer les taxes sur l'exportation de blé et de maïs, et de baisser celles sur les ventes de soja à 5 %. « Le secteur craint que cela entraîne immédiatement des surplus sur le marché mondial », ont noté les experts d'Allendale. Mais notant l'absence d'impact notable de cette annonce sur les cours, ils estimaient que le marché pouvait l'avoir déjà anticipé dès l'élection du libéral Mauricio Macri à la présidentielle argentine de la fin novembre.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a terminé lundi à 3,7225 dollars, contre 3,6725 vendredi. Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, valait 4,7550 dollars contre 4,7900 en fin de semaine. Le boisseau de soja pour janvier, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,8100 dollars contre 8,7300 précédemment.