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Filière betteraves Une récolte en baisse de 13 % et des inquiétudes sur l'après-quotas

Paris, 3 déc 2015 (AFP) - La récolte de betteraves 2015 a reculé de 13 % par rapport à l'an dernier, en raison de la sécheresse estivale, sur fond d'inquiétude des professionnels à l'approche de la fin du système de quotas européens prévue en 2017.

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La récolte devrait atteindre 32,9 millions de tonnes (Mt), contre 37,6 Mt l'an dernier, avec un rendement moyen de 87 tonnes par hectare, inférieur à la moyenne quinquennale, a annoncé jeudi la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Les semis avaient pourtant été précoces, mais « un mois de juin avec peu d'ensoleillement suivi par la sécheresse estivale ont abouti à des rendements décevants », a expliqué Alain Jeanroy, directeur général de la CGB. La baisse de la production est aussi due à la baisse de 5 % des surfaces cultivées.

Par conséquent, la durée moyenne de fabrication du sucre tournera autour des 96 jours, contre 113 jours l'an dernier, « ce qui a un impact direct sur les coûts de fabrication du sucre », les usines conservant leurs frais fixes, explique la CGB. La campagne sucrière court du premier jour d'arrachage des betteraves jusqu'au dernier jour de transformation dans les sucreries, période pendant laquelle les usines tournent 24 heures sur 24 heures.

Sur le plan des revenus, la situation n'est « pas très satisfaisante », car les coûts de production des planteurs sont cette année égaux au prix minimum garanti (environ 25,50 euros), a déploré M. Jeanroy. « Il n'y a donc aucune marge pour les producteurs. Les planteurs de certaines zones réfléchissent à arrêter (la culture de betteraves) après 2017 », selon lui. La CGB essaie d'inciter ses adhérents à revoir à la baisse leurs investissements, en termes de machines agricoles par exemple, pour réduire leurs coûts de production.

La profession est « à la veille d'un véritable changement de paradigme avec la fin des quotas et des prix garantis pour les betteraves (...) Les 26.000 planteurs ne mesurent pas forcément les changements à venir », a prévenu Eric Lainé, président de la CGB. La CGB s'attend à une baisse du prix des betteraves payé aux producteurs lorsque les quotas prendront fin, car les fabricants de sucre européens prévoient d'augmenter leur production.

« La concurrence va être bouleversée. La volatilité des prix va s'accroître. Mais il y aura de nouvelles opportunités à l'exportation », actuellement interdites en dehors de l'UE pour les producteurs européens, souligne-t-il.

Pour se prémunir contre le risque de baisse des prix, la CGB demande un accord interprofessionnel avec les fabricants de sucre, assortis de contrats fixant à l'avance les volumes de betteraves à produire et les prix qui seront payés aux agriculteurs.

Pour gagner en compétitivité , la filière tente d'allonger la durée des campagnes betteravières en augmentant les rendements, grâce à la sélection variétale et à l'extension des surfaces.

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