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L'actu d'Arvalis Fertilisation azotée du blé tendre : les enseignements de la campagne 2015

Il serait hasardeux et contre-productif de se baser sur une campagne atypique comme 2014/2015 pour gérer sa fertilisation azotée. (©Terre-net Média)

Avec de bonnes surprises en rendement et des déceptions sur la teneur en protéines, la récolte 2015 de blé tendre soulève de nombreuses interrogations, notamment sur le pilotage de la fertilisation azotée. Mais cette campagne très atypique ne doit pas remettre en cause les stratégies d’apports des engrais.

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Il serait hasardeux et contre-productif de se baser sur une campagne atypique comme 2014/2015 pour gérer sa fertilisation azotée. (©Terre-net Média)

Le nouveau record de rendement moyen national pour le blé tendre, établi à 79 q/ha en 2015, s’accompagne d’une teneur en protéines de 11 %. Cette situation moyenne cache une diversité de contextes et notamment des teneurs en protéines parfois décevantes au regard des efforts de conduite réalisés sur le terrain. Le déploiement des outils de pilotage de la fertilisation azotée a en effet connu un succès sans précédent en 2015 puisqu’il a dépassé pour la première fois le million d’hectares, principalement sur blé tendre.

Au sommaire : 
• Comment expliquer des taux de protéines parfois décevants ?
• Les outils de pilotage sont-ils en cause ?
• Faut-il changer de stratégie en 2016 ?
• Quelles sont les voies de progrès ?

Comment expliquer des taux de protéines parfois décevants ?

Le scénario climatique très particulier de cette campagne a conduit à la mise en place d’un très bon potentiel de rendement avant la rupture brutale de la nutrition azotée pendant le remplissage des grains. La teneur en protéines a donc été victime d’un premier effet de « dilution » dans de nombreuses régions, les rendements exceptionnellement hauts conduisant à une dilution des protéines dans le grain.

Cependant, le scénario de constitution des protéines dans le grain a commencé à se dessiner dès la montaison, avec une certaine difficulté à trouver des créneaux favorables à l’absorption de l’engrais azoté. Rappelons qu’il faut au moins 15 mm de pluie cumulée dans les 15 jours pour que les conditions d’absorption soient satisfaisantes. Ces conditions n’ont été rencontrées qu’à trois périodes du printemps : fin février, fin mars et fin avril. Ainsi, les dates d’apport peuvent expliquer à elles seules des teneurs en protéines différentes obtenues dans une même région et un même type de sol.

Enfin, le stress hydrique de fin de cycle, très intense, a limité, dans les sols à faible réserve, l’absorption tardive d’azote dont on sait que le transfert vers le grain est en général efficace.

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Les outils de pilotage sont-ils en cause ?

Certaines contre-performances en protéines ont parfois été attribuées aux outils de pilotage de l’azote. C’est un sentiment qui est démenti par la statistique du pilotage Farmstar qui concerne plus de 50 000 parcelles en 2015. Dans 60 % des cas, l’outil a conseillé au final une dose supérieure à la dose initiale calculée, et dans 5 % des cas seulement une dose inférieure. D’autres outils comme Jubil, Yara N-Tester… sont tout à fait valables pour piloter la fertilisation azotée. 

Cette année, le défaut d’absorption d’azote ne s’est pas manifesté avant la floraison, comme c’est souvent le cas, mais bien en post-floraison. Ce scénario, très rare, est imprévisible et en dehors du champ d’utilisation des outils de pilotage. D’autre part rapporter de l’azote à ce stade n’aurait servi à rien puisque le stress hydrique persistant a bloqué l’absorption.

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Faut-il changer de stratégie en 2016 ?

Toutes les années sont particulières mais, 8 fois sur 10, la période de fin avril à début mai offre le plus de conditions favorables à l’absorption des apports d’azote. Il est donc logique et très souvent payant de peser sur le rendement et la teneur en protéine avec un ou deux apports tardifs. Le pilotage de la fertilisation azotée reste le meilleur moyen de calibrer et de positionner le troisième apport d’azote. Il serait donc hasardeux et contre-productif de se baser sur une campagne atypique comme 2014/2015 pour gérer sa fertilisation azotée.

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Quelles sont les voies de progrès ?

D’abord, continuer le développement des outils de pilotage de la fertilisation azotée car ce sont les seuls leviers qui permettent d’ajuster en cours de culture le niveau des apports d’engrais. En revanche, il faut suivre les recommandations générales de fractionnement pour placer ces outils dans les meilleures conditions de fonctionnement : un premier apport d’azote faible autour de 40-50 kg N/ha, la mise en réserve de 40 kg N/ha au deuxième apport et un apport de complément pas trop tôt, avant épiaison.

Des travaux de recherche sont actuellement conduits pour évaluer le besoin du blé tendre en fonction d’un double objectif : rendement et protéines, comme c’est déjà le cas sur blé dur. A plus long terme, l’identification de gènes impliqués dans l’élaboration du taux de protéines permettra de sélectionner des variétés productives mais aussi à haut potentiel en protéines.

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