Crise de l'élevage Affrontements entre agriculteurs et forces de l'ordre à Saint-Lô

Environ 250 agriculteurs, venus à bord de 60 à 80 tracteurs et leurs bennes pleines de détritus, participaient à cette manifestation selon la police. Les Jeunes agriculteurs (JA) ont recensé eux 300 agriculteurs avec 80 à 90 tracteurs. Les producteurs ont exprimé « leur désespoir face à l'inertie du gouvernement », a déclaré à l'AFP Jean-Hugues Lorault des JA de la Manche, peu après la fin des affrontements vers 17 h. « On a l'impression que le gouvernement n'a rien d'autre à répondre que la force », a-t-il ajouté : « ça a mis tout le monde sur les nerfs ». Lundi soir il avait averti que lors de cette manifestation, les producteurs exprimeraient plus fortement « leur ras le bol » que lors des manifestations de la semaine passée qui ne leur ont, selon eux, rien apporté.

Les éleveurs ont jeté différents projectiles comme des pneus et des bouteilles de verre en direction des forces de l'ordre qui, de leur côté, ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau, a constaté un photographe de l'AFP. La situation semblait se calmer vers 14 h 45, selon lui. Les manifestants ont aussi déversé de nombreux détritus et du lisier dans les rues proches de la préfecture, a constaté le photographe. La situation « reste sous contrôle », a indiqué une source policière vers 14 h 30, précisant qu'il n'y avait ni blessé ni interpellation.

La manifestation qui avait démarré peu avant midi a pris fin vers 17 h sans qu'il n'y ait eu ni blessé ni interpellation, selon la police. Selon la préfecture, il n'y avait « pas de dégâts majeurs » à déplorer mardi soir, « à part la grille de la préfecture qui a été forcée ».

A Caen en août, des agriculteurs avait déversé du lisier devant la DDTM du Calvados entraînant, selon la préfecture, 820.000 euros de dégâts. Mardi à Saint-Lô, le préfet s'est déplacé sur le terrain pour être « au plus près des unités » de maintien de l'ordre, a précisé son directeur de cabinet Olivier Marmion, démentant formellement les informations de médias locaux selon lesquelles ordre avait été donné d'évacuer le préfet.

« Les agriculteurs n'en peuvent plus, faute de prix, de perspectives et tout simplement de revenu ! » avait averti JA et FDSEA de la Manche lundi soir dans un communiqué annonçant la manifestation. « Avec un Plan de soutien à l'élevage, annoncé comme une aide conséquente, les agriculteurs ne peuvent prétendre qu'à des clopinettes voire à rien du tout, faute d'un manque d'ambition du pouvoir en place », regrettaient-ils.

La Manche est le premier département laitier de France en nombre de bêtes.