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Crise agricole et Sia 2016 Pro-boycott contre pro-salon, le match des idées

Eleveur dans l'Allier, Emmanuel Ferrand a décidé de boycotter le Salon de l'agriculture. Guy Vasseur, président de l'APCA, défend la place des agriculteurs au sein de la plus grande vitrine agricole de France. (©Terre-net Média)

Ces dernières semaines, certaines voix s’étaient élevées en faveur d’un boycott du Salon de l’agriculture en réaction à la crise subie par les producteurs. Entre les pro-boycott et les défenseurs du salon, deux visions s’affrontent. Emmanuel Ferrand, éleveur dans l’Allier, conseiller régional, ancien président de la FDSEA, et Guy Vasseur, président de l’APCA, défendent leurs points de vue.

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Eleveur dans l'Allier, Emmanuel Ferrand a décidé de boycotter le Salon de l'agriculture. Guy Vasseur, président de l'APCA, défend la place des agriculteurs au sein de la plus grande vitrine agricole de France. (©Terre-net Média)

Dans les campagnes et les exploitations, de nombreux producteurs ont appelé au boycott du Salon de l’agriculture, en réaction aux difficultés économiques qu’ils traversent. Éleveur à Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier, maire adjoint de sa commune, conseiller régional Rhône-Alpes Auvergne, mais aussi blogueur assidu, Emmanuel Ferrand a publié dimanche 28 février sur son blog toutes les raisons qui le poussent à boycotter l’édition 2016 du salon, après « 40 ans » de présence assidue.

Le salon est « devenu, années après années, une fête foraine où les stands prennent tous le prétexte de l’agriculture pour vendre leur camelote », explique-t-il. La place de tous ceux qui se gavent sur le dos de l’agriculture y est désormais plus importante que l’agriculture elle-même. »

Emmanuel Ferrand ne mâche pas ses mots et cible notamment les GMS. « Les stands de la grande distribution, qui étrangle chaque jour les agriculteurs, ont désormais pris leur place, pour mieux justifier du bien-fondé de leur assassinat permanent. (…) Qui plus est cette année, avec la crise sans pareille que vit le monde agricole dans son ensemble, où beaucoup de nos collègues ne finiront pas l’année, par la cause d’un pouvoir politique impuissant et incapable, assisté par les transformateurs et la grande distribution toujours plus assoiffés de marges financières, en allant au salon, j’aurais l’impression d’aller faire la fête au milieu d’une fabrique de cercueils.

Au contraire, Guy Vasseur, président des Chambres d’agriculture, défend la présence « indispensable » des producteurs. « S’il n’y avait pas de salon, les médias parleraient encore moins d’agriculture. Ceux qui font le choix de rester chez eux ou d’inciter les autres à rester chez eux sont des irresponsables. »

« Amis agriculteurs, le salon de l’agriculture, c’est le vôtre. Ce n’est pas un salon organisé par le Gouvernement. Il est organisé par les agriculteurs et leurs organisations. Oui, on peut le critiquer, mais, pendant une semaine, il est une vitrine de l’agriculture, où des producteurs viennent dialoguer avec les citoyens. Quelle que soit la situation, il faut préserver cela. »

« Quand il y a des difficultés, peut-être faut-il s’ouvrir davantage encore aux consommateurs. Ce n’est pas en restant chez soi qu’on sera les mieux compris, surtout quand ça va mal. »

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