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Scandales dans les abattoirs L214 s'interroge sur les cadences de travail

Paris, 27 avr 2016 (AFP) - L'association de défense des animaux L214 qui a révélé plusieurs scandales dans les abattoirs s'est interrogée mercredi, devant la commission d'enquête parlementaire, sur la « cadence » imposée aux employés de ces établissements.

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« Peut-on tuer à la cadence d'environ un milliard d'animaux par an en respectant les règles ? Au rythme où on abat les animaux pour produire de la viande, on est loin du cas d'une maltraitance individuelle ou d'un employé déficient, c'est une question structurelle », a estimé le président de l'association, Antoine Comiti, devant les députés.

« Dans les différentes affaires qu'on a soulevées, les salariés ont été des boucs-émissaires faciles », a renchéri la porte-parole de L214 Brigitte Gothière, citant l'abattoir de Mauléon (Pyrénées-atlantiques), dernier scandale en date avec d'insoutenables images de moutons brutalisés : « ces images ont été prises juste avant Pâques, avec un grand nombre d'agneaux à abattre et beaucoup moins de personnel » a-t-elle expliqué. Pour elle, « les personnels aussi sont soumis à d'importantes souffrances psychiques et physiques », dont des troubles musculo-squelettiques. « On leur demande de tuer mais quelle est leur formation ? » a-t-elle également demandé. Brigitte Gothière a également dénoncé « le matériel inadapté » dans bien des abattoirs, évoquant les ratés du matériel d'immobilisation, comme à Alès (Gard), avec des égorgements « par cisaillement » au lieu du coup net tranché préconisé et des « reprises de conscience sur la chaîne d'abattage », quand les animaux auraient dû être rendus insconscients par l'étourdissement préalable.

Ces constats ont amené L214 à s'interroger devant la Commission sur la réalité et l'efficacité des services vétérinaires, dont la « présence continue » est théoriquement imposée par la réglementation. Le problème « est que le bien être animal n'est jamais une priorité par rapport aux questions d'ordre sanitaire parce que ça n'a pas de conséquences, sauf quand les caméras sont là », a accusé Brigitte Gothière pointant par ailleurs le nombre insuffisants d'inspecteurs et d'inspections (1.000 postes pour près de 800 abattoirs) - en comptant les abattoirs à volailles et lapins. « De plus quand il y a contrôle, il est rarement suivi d'effet ou de sanctions » en cas de manquements, a-t-elle relevé, citant sur ce point un rapport de la Cour des comptes de février 2014.

L214 recommande par ailleurs de « sortir la question du bien-être animal du ressort du ministère de l'agricuture » pointant un « conflit d'intérêts » avec les missions de cette admnistration.

La commission d'enquête parlementaire « sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français » a été créée en réponse aux scandales révélés par les vidéos de l'association.

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